L'agression sioniste se poursuit contre Gaza Les médiateurs internationaux intensifient mercredi leurs efforts en vue d'une cessation de l'agression sioniste contre Gaza et le peuple palestinien et dans l'espoir d'éviter un assaut terrestre barbare contre la ville de Rafah, dans la bande de Gaza soumise à de nouveaux raids meurtriers. Selon le ministère palestinien de la Santé, 104 personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont péri dans les bombardements israéliens nocturnes dans le territoire palestinien assiégé et dévasté par plus de quatre mois de guerre. Les raids ont visé notamment Khan Younès et Rafah (sud), ville devenue le dernier refuge pour 1,4 million de Palestiniens selon l'ONU, en grande majorité des déplacés par la guerre, coincés contre la frontière fermée avec l'Egypte et vivant dans des conditions désastreuses. Depuis mardi, l'Egypte accueille des représentants des Etats-Unis, principal soutien d'Israël, et du Qatar, où est basé le chef du Hamas, pour des pourparlers sur une trêve incluant une nouvelle libération de colons sionistes. Le chef du Mossad, les services secrets israéliens, David Barnea, a participé aux discussions avec le directeur de la CIA, William Burns, le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, et des responsables égyptiens, a indiqué la télévision AlQahera News, proche du renseignement égyptien, en les qualifiant de « positives» . La délégation sioniste a ensuite quitté le Caire, selon les médias israéliens, mais les négociations se poursuivront durant « les trois prochains jours » , a précisé mardi AlQahera News. Une délégation palestinienne dirigée par Khalil al-Hayya devrait à son tour se rendre au Caire, probablement mercredi, selon une source au mouvement palestinien. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, très critique de l'offensive sioniste à Gaza, sera lui reçu mercredi au Caire par son homologue Abdel Fattah al-Sissi. « Nous travaillons intensément avec l'Egypte et le Qatar à une proposition pour la libération des otages » , a indiqué mardi le secrétaire d'Etat Antony Blinken. Selon les responsables des forces d'occupations, 130 otages sont détenus encore à Gaza, dont 29 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées le 7 octobre. Une trêve d'une semaine fin novembre a permis la libération de 105 otages en échange de 240 otages palestiniens détenus par l'entité sioniste. Une centaine de proches d'otages se sont rendus mercredi à La Haye pour déposer plainte contre le Hamas pour « crimes contre l'Humanité » auprès de la Cour pénale internationale (CPI), selon leurs représentants. Mardi, l'armée d'occupation a diffusé une vidéo montrant selon elle le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinouar, cerveau présumé de l'attaque du 7 octobre, dans un tunnel le 10 octobre. La « traque ne s'arrêtera que lorsque nous l'aurons capturé mort ou vivant », a-t-elle affirmé. Depuis le début de l'agression sioniste, des quartiers entiers ont été rasés à Gaza par les bombardements criminels des forces sionistes et 1,7 million de personnes, selon l'ONU, ont été déplacées sur les quelque 2,4 millions d'habitants du territoire surpeuplé de 362 km2, assiégé par Israël et plongé dans une crise humanitaire majeure. Rafah est le dernier centre urbain où l'armée israélienne n'a pas encore pénétré et le principal point d'entrée de l'aide humanitaire, insuffisante pour répondre aux besoins d'une population menacée en plein hiver par la famine et les épidémies selon l'ONU. Début février, le chef de l'organisation sioniste Benjamin Netanyahu a ordonné aux groupes armés de préparer une offensive sur Rafah, « dernier bastion» de la résistance selon lui. Et malgré les mises en garde internationales, il s'est dit déterminé à poursuivre « la pression militaire jusqu'à la victoire complète» sur la résistance, et la libération des colons armés détenus à Gaza. Il a néanmoins assuré dimanche qu'Israël ouvrirait à la population « un passage sécurisé» pour quitter Rafah, sans préciser vers où. D'après le Wall Street Journal, Israël proposerait de créer 15 vastes camps de 25.000 tentes chacun dans le sud-ouest de la bande de Gaza, dans le cadre d'un plan d'évacuation. L'allié américain a dit s'opposer à une offensive contre Rafah sans garanties pour la sécurité des civils, alors que le chef des Affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, a averti que « les opérations militaires à Rafah pourraient conduire à un massacre». « S'ils me demandent de retourner dans la ville de Gaza, je ne le ferai que si c'est sûr», a témoigné à Rafah une mère de famille, Ahlam Abou Assi, déplacée avec les siens. « Sinon, je préférerai mourir ici. Ils meurent déjà de faim là-bas.»