Juste avant la fin de la trêve, les USA et le Qatar ont annoncé sa prolongation pour deux jours, de mardi 5H00 GMT à jeudi 5H00 GMT. En Cisjordanie occupée, la mort d'un jeune palestinien par balles israéliennes a endeuillé les célébrations des prisonniers libérés. La trêve entre Israël et le Hamas est prolongée une première fois mardi pour 48 heures avec la libération prévue d'autres otages israéliens et prisonniers palestiniens ainsi que l'acheminement d'aide dans la bande de Gaza où la situation humanitaire reste "catastrophique". Entré en vigueur vendredi, l'accord négocié sous l'égide du Qatar, avec l'appui de l'Egypte et des Etats-Unis, a permis jusqu'à présent la libération de 50 otages détenus par le Hamas dans la bande de Gaza et de 150 Palestiniens écroués en Israël. Quelque 19 autres otages, en grande partie des travailleurs étrangers, ont été libérés par le Hamas mais hors du cadre de cet accord et en signe de bonne foi. "Les parties palestiniennes et israéliennes sont parvenues à un accord pour prolonger la pause humanitaire à Gaza pour deux autres jours et selon les mêmes conditions", soit un ratio d'un otage libéré pour trois prisonniers, a indiqué dans un communiqué le porte-parole de la diplomatie qatarie Majed Bin Mohammed Al-Ansari. Tôt mardi, le gouvernement israélien a reçu la liste de dix otages devant être libérés dans la journée sans toutefois dévoiler leurs noms, selon les médias israéliens. Dans la nuit, onze otages israéliens avaient été libérés. Mais à Beitunia, en Cisjordanie occupée, où des prisonniers libérés sont arrivés dans un autocar blanc, les célébrations ont été de courte durée: un jeune Palestinien, dont l'identité n'a pas été confirmée, a été "tué par balle" lors de violents heurts sur place avec les forces israéliennes à proximité, a indiqué le ministère palestinien de la Santé.
Par-delà la prolongation
Peu avant la reconduction de la trêve, le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a approuvé l'inclusion de "50 prisonnières", dont Ahed Tamimi, jeune icône de la cause palestinienne arrêtée début novembre, à la liste des Palestiniens susceptibles d'être libérés. Les médiateurs s'activent en coulisses pour prolonger encore la trêve au-delà de jeudi afin d'augmenter les libérations et l'aide à la bande de Gaza. Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken se rendra ainsi une nouvelle fois en Israël et en Cisjordanie occupée d'ici à la fin de semaine, pour rencontrer respectivement le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président Mahmoud Abbas. "Au cours de ses réunions au Moyen-Orient, il insistera sur le besoin de continuer à fournir une aide humanitaire à Gaza, d'assurer la libération de tous les otages et d'améliorer la protection des civils à Gaza", a indiqué un responsable américain. Côté israélien, l'armée et le gouvernement, sous pression par la société civile pour libérer d'autres otages, ont réitéré ces derniers jours leur intention de reprendre à terme les combats afin de "détruire" le Hamas, de juguler toute "menace" venant de la bande de Gaza et imposer un rapport de force favorable à la libération de certains otages. Le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu s'est d'ailleurs mis d'accord dans la nuit sur une rallonge "de guerre" de 30,3 milliards de shekels (7,5 milliards d'euros).
Une situation humanitaire catastrophique à Gaza
La prolongation de la trêve doit permettre en parallèle l'entrée de nouveaux camions chargés d'aide humanitaire dans la bande de Gaza, assiégée et dévastée par sept semaines de bombardements israéliens en représailles à l'attaque sanglante lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre. "La situation humanitaire à Gaza reste catastrophique et nécessite l'entrée urgente d'une aide supplémentaire et ce de manière fluide, prévisible et continue pour soulager les souffrances insupportables des Palestiniens à Gaza", a déclaré dans la nuit l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland. Plus de la moitié des logements de l'enclave palestinienne ont été endommagés ou rasés, selon l'ONU, et 1,7 million des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés de force, depuis le 7 octobre dernier. D'après les autorités israéliennes, 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées dans cette attaque inédite dans l'histoire d'Israël. Et environ 240 personnes ont été prises en otage par le Hamas, selon l'armée. Dans la bande de Gaza, le nombre de personnes tuées depuis lors dans les attaques aériennes et terrestres israéliennes sur la Bande de Gaza s'est élevé à 14.532 morts, dont plus de 6150 enfants et 4000 femmes, a déclaré mercredi le bureau médiatique du gouvernement à Gaza. Si la trêve offre un répit à la population, les besoins sont "sans précédent" dans le territoire, où "200 camions par jour pendant au moins deux mois" seraient nécessaires, selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). Guterres salue la prolongation de la trêve Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a salué lundi la prolongation de la trêve humanitaire dans la Bande de Gaza. ''Je voudrais dire que la prolongation de la trêve est une lueur d'espoir et d'humanité dans les ténèbres de la guerre'', a déclaré Guterres aux journalistes au siège des Nations unies à New York. Et d'ajouter : "J'espère vivement que nous serons en mesure d'augmenter l'aide humanitaire à la population de Gaza qui souffre énormément... sachant que même avec ce délai supplémentaire, il sera impossible de répondre à tous les besoins urgents des habitants''. Guterres s'est également dit ''très optimiste'' quant à la possibilité d'ouvrir un autre point de passage (en plus du passage frontalier de Rafah) pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza. ''L'Autorité palestinienne est nécessaire pour gouverner Gaza et la Cisjordanie de manière responsable et créer les conditions favorables pour garantir la solution à deux Etats'', a-t-il conclu. Le ministère qatari des Affaires étrangères et le mouvement palestinien Hamas ont annoncé, lundi soir, avoir conclu un accord avec la partie israélienne concernant la prolongation de deux jours supplémentaires de la trêve humanitaire dans la Bande de Gaza. Le Hamas a annoncé, lundi soir, avoir reçu une liste de prisonniers palestiniens qui devraient être libérés des prisons israéliennes plus tard lundi.