Les élections de mi-mandat ont fait émerger une nouvelle tendance sur la scène politique américaine. Les électeurs ont élu pour la première fois des femmes, parfois de confession musulmane, d'origine autochtone ou hispano-américaine et d'autres de la communauté LGBT. Les élections de mi-mandat aux Etats-Unis ont eu des résultats remarquables, permettant aux démocrates, aux femmes et aux minorités de siéger au Congrès américain. D'après un résumé des «grandes victoires», publié ce mercredi par The Guardian, les démocrates ont obtenu 218 sièges, ce qui leur permet de contrôler la Chambre des représentants du Congrès, tandis que les Républicains ont remporté la majorité au Sénat. Mais le coup dur porté au président Donald Trump, fervent républicain, est sans doute l'élection d'un «nombre record de femmes» à travers tout le pays, et «la victoire de candidates issus de groupes ethniques et de personnes LGBT, qui a brisé les barrières», écrit le journal britannique. Deux femmes musulmanes élues au Congrès La victoire de ces femmes est associée aux noms de plusieurs candidates musulmanes, amérindiennes et hispaniques. En effet, ces élections de mi-mandat ont permis d'élire, pour la première fois, deux femmes musulmanes qui siègeront au Congrès. Il s'agit de la candidate du Michigan, Rashida Tlaib et d'Ilhan Omar, élue du Minnesota, rapporte The Independent. La première est une ressortissante américano-palestinienne ayant raflé le plus grand nombre de voix dans le 13e district du Michigan. De son côté, Ilhan Omar, démocrate américaine d'origine somalienne, remplacera Keith Ellison, premier Congressman musulman élu pour le district du Minnesota. This is History. Watch every second of this. Rashida Tlaib, the first Palestinian and Muslim American congresswomen, proclaims victory. Share widely, and be inspired. #ElectionNight pic.twitter.com/oP7qWJyHJK — Khaled Beydoun (@KhaledBeydoun) 7 novembre 2018 «Nous avons changé le cours de l'histoire à un moment où nous pensions que c'était impossible», a déclaré Rashida Tlaib à CBS après sa victoire. Ilhan Omar, réfugiée somalienne arrivée aux Etats-Unis à l'âge de 12 ans, a remercié ses électeurs dans un tweet. «Nous l'avons fait ensemble», a-t-elle écrit. Ces deux candidates n'ont pas été les seules à faire la différence lors des élections de mi-mandat organisées mardi 6 novembre. Les électeurs américains ont également voté pour Sharice Davids et Deb Haaland, deux premières femmes d'origine autochtone, rapporte CNN. Des Amérindiens et élus ouvertement homosexuels Deb Haaland a remporté un siège pour le New Mexico, tandis que Sharice Davids, membre de la communauté LGBT, a été élue au Kansas. Une victoire particulièrement symbolique pour les Amérindiens des Etats-Unis : «Pour la première fois de l'histoire, les femmes amérindiennes seront représentées au Congrès américain», se félicite un internaute sur Twitter. For the first time in history, Native American women will be represented in US Congress. Congratulations to both of you, Debra Haaland and Sharice Davids! pic.twitter.com/iUJ9IB7olM — Simran Jeet Singh (@SikhProf) 7 novembre 2018 De plus, la plus jeune membre du Congrès nouvellement élue est une «femme politique de couleur». Il s'agit d'Alexandria Ocasio-Cortez, démocrate américaine originaire de Porto Rico et qui a remporté les élections du 14e district de New York. HISTORIC FIRST: New York Democrat Alexandria Ocasio-Cortez becomes the youngest woman elected to Congress, CNN projects https://t.co/KP35lGfveY #CNNElection pic.twitter.com/s9jiGFYB2w — CNN (@CNN) 7 novembre 2018 La jeune femme, âgée de 29 ans à peine, avait appelé, durant sa campagne électorale, à «la suppression de l'agence pour l'application des lois en matière d'immigration et des douanes», à un «contrôle des armes à feu» et à «la fin des prisons privées», rapporte CNBC. Les électeurs ont également élu le démocrate Jared Polis, premier congressman ouvertement homosexuel. Une orientation sexuelle «dont il ne s'est pas caché durant sa campagne, et [qu'il] a parfois mise en avant pour souligner le contraste entre lui-même et l'administration du président Donald Trump», a expliqué Vox. «Je pense que cela permet véritablement au Colorado d'envoyer un message à Mike Pence (vice-président américain), dont la vision de l'Amérique n'est pas aussi inclusive que celle de l'Amérique d'aujourd'hui», a déclaré Polis lors d'un discours. Pour sa part, Donald Trump a réagi aux résultats de ces élections, en optant comme à l'accoutumée pour les tweets. Received so many Congratulations from so many on our Big Victory last night, including from foreign nations (friends) that were waiting me out, and hoping, on Trade Deals. Now we can all get back to work and get things done! — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 7 novembre 2018 «J'ai reçu de nombreuses félicitations concernant notre grande victoire de la nuit dernière. Maintenant, nous pouvons tous retourner travailler», conclut-il.