Alors qu'on se dirige droit vers les élections de 2020, le président Trump ravive les tensions raciales et xénophobes aux Etats-Unis pour exalter sa base électorale, mais aussi pour alimenter les divisions chez ses adversaires politiques. « Tellement intéressant de voir les élues "progressistes" démocrates du Congrès (…) désormais dire haut et fort et de manière perfide à la population des Etats-Unis, la plus grande et la plus puissante nation de la terre, comment notre gouvernement doit être dirigé », a tweeté dimanche le président américain, estimant que ces élues étaient «originaires de pays dont les gouvernements sont dans une situation totalement catastrophique, les pires, plus corrompus et ineptes au monde (si même ils possèdent un gouvernement qui fonctionne)». So interesting to see "Progressive" Democrat Congresswomen, who originally came from countries whose governments are a complete and total catastrophe, the worst, most corrupt and inept anywhere in the world (if they even have a functioning government at all), now loudly…… — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) July 14, 2019 Des propos « racistes» et «xénophobes» qui ont fait réagir tout le camp démocrate et le monde entier.Tim Scott, sénateur noir de Caroline du Sud et élu républicain, a estimé que ces propos « à connotation raciste »étaient «inacceptables». «Quelles que soient nos divergences politiques, viser le plus bas dénominateur ne fera que diviser encore davantage notre pays», a-t-il jugé. Alors que les propos de Trump font couler beaucoup d'encre dans le monde, la sénatrice Susan Collins, élue républicaine elle aussi, a appelé son président à retirer ce Tweet en le qualifiant de «totalement déplacé». Des réactions n'ont pas tardé à se faire à entendre à l'échelle internationale. On retiendra notamment la réaction de la première ministre britannique Theresa May qui a jugé ces propos «totalement inacceptables». Mais, imperturbable dans ses attaques, le président américain a poursuivi ses déclarations sur twitter: «Pourquoi ne retournent-elles pas dans ces endroits totalement défaillants et infestés par la criminalité d'où elles viennent pour aider à les réparer. Et ensuite elles reviennent et nous montrent comment il faut faire». ….and viciously telling the people of the United States, the greatest and most powerful Nation on earth, how our government is to be run. Why don't they go back and help fix the totally broken and crime infested places from which they came. Then come back and show us how…. — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) July 14, 2019 Cette fois-ci, il faisait visiblement allusion à de jeunes élues du Congrès comme Alexandria Ocasio-Cortez (née et élue à New York, originaire de Porto Rico), Ilhan Omar (arrivée aux Etats-Unis en tant que réfugiée de Somalie lorsqu'elle était mineure), élue du Minnesota, Rashida Tlaib (première Américaine d'origine palestinienne à siéger au Congrès), élue du Michigan et aussi Ayanna Pressley du Massachusetts (première femme noire élue au Congrès). Leurs ripostes n'ont d'ailleurs pas tardé. Issues de minorités attaquées, les quatre élues démocrates ont répondu lundi au président américain lors d'une conférence de presse commune à Washington assurant qu'elles ne comptaient pas «se pas taire». «C'est à CELA que ressemble le racisme. NOUS sommes ce à quoi ressemble la démocratie», a renchéri Ayanna Pressley sur Twitter pendant que Rashida Tlaib insistait : «Je lutte contre la corruption dans NOTRE pays», accusant Donald Trump d'attaquer de façon «dégradante» les populations issues de l'immigration. D'autres élus, républicains comme démocrates, ont alors condamné les propos de Donald Trump. «Le racisme et la xénophobie n'ont pas leur place en Amérique», a par exemple tweeté l'ancien vice-président Joe Biden. La sénatrice Kamala Harris a aussi réagi sur Twitter : «Nommons l'attaque raciste du président exactement par ce qu'elle est : antiaméricaine». Au lendemain des Tweet, un journaliste a demandé au président des Etats-Unis si cela le «dérange que nombre de gens trouvent [ses] tweets racistes». Sans s'excuser, ce dernier a alors répondu : «Cela ne me dérange pas car beaucoup de gens sont d'accord avec moi». Le président Trump l'a dit et répété : il ne reculera devant rien !