La Commission européenne a inscrit le Maroc sur la liste des pays dits « sûrs », aux côtés de l'Egypte et de la Tunisie, une décision qui réduit considérablement les chances pour les ressortissants marocains d'obtenir l'asile au sein des Etats membres de l'Union européenne. Ce nouveau classement, perçu comme une reconnaissance implicite de la stabilité et de la sécurité du Maroc, servira désormais de fondement juridique pour les autorités migratoires européennes afin de rejeter un plus grand nombre de demandes d'asile déposées par des citoyens marocains, au motif que leur pays d'origine ne représente pas un danger justifiant une protection internationale. Cette décision s'inscrit dans le cadre d'environ deux années de coopération étroite entre Rabat et plusieurs capitales européennes en matière de gestion migratoire. Le Maroc a en effet contribué à faciliter les opérations d'expulsion et de réadmission des migrants en situation irrégulière interceptés sur le territoire européen, ce que de nombreux observateurs interprètent comme un signe d'un partenariat stratégique renforcé entre le Royaume et l'Union européenne dans ce dossier sensible. Selon des analystes, ce classement viendra compliquer davantage la situation des migrants marocains en situation irrégulière et encouragera plusieurs gouvernements européens à adopter une approche plus rigoureuse en matière de politique migratoire, surtout dans un contexte marqué par la montée des discours politiques conservateurs à travers le continent.