A quelques mois des élections législatives, Abdelilah Benkirane ne cache pas ses ambitions : il veut présider le prochain gouvernement. Lors d'un point de presse, le secrétaire général s'est montré confiant dans les chances du PJD d'arriver en tête lors du prochain scrutin. Abdelilah Benkirane se voit déjà à la tête du gouvernement pour un deuxième mandat. Le secrétaire général du PJD s'est montré, hier à l'occasion d'une rencontre avec des journalistes tenue dans sa villa, confiant dans les chances de sa formation de remporter la première place aux élections législatives du 7 octobre. Faute d'une véritable alternative en face -le PAM et le RNI ou encore l'Istiqlal ne semblent pas en mesure de ravir la première place au PJD- les islamistes sont pressentis pour rééditer leur succès du 25 novembre 2011. Les bons résultats des «frères» de Benkirane, notamment dans les grandes villes lors des scrutins du 4 septembre, sont un indicateur de leur force. Benkirane a reconnu que son parti souhaitait de nouveau être appelé par le roi Mohammed VI à former un nouvel exécutif à l'issue du prochain scrutin, ajoutant que sur ce point «il n'y a pas de divergence» au sein de la Lampe. Pour cela il faudra devancer les autres formations puisque l'article 47 de la constitution précise que «le roi nomme le chef du gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des représentants, et au vu de leurs résultats». Quid du congrès du PJD ? A sept mois d'un nouveau rendez-vous avec les urnes, les islamistes se montrent réservés à l'heure d'aborder le 8e congrès de la Lampe. Jusqu'à présent le secrétariat général n'a pas encore annoncé de date pour l'organisation de leur grande messe. Interpellé sur cette question par les journalistes, le chef du gouvernement a évoqué la piste de la prorogation d'une année de son mandat à la tête du PJD. La succession de Benkirane dépasse en effet le cadre des considérations électorales avancées par la direction du parti. C'est un grave problème auquel la formation se doit de résoudre dans les années à venir. Aujourd'hui, il n'y a pas de candidat qui fasse l'unanimité au sein de la Lampe. Saâd Dine El Othmani n'est pas apprécié par le Mouvement unicité et réforme. La matrice du PJD lui reproche son indépendance. D'ailleurs, Benkirane doit sa victoire au congrès de 2008 aux voix des militants du MUR. Il reste deux candidats : Mustapha Ramid et Mohamed Yatim. Quant à la génération d'El Khalfi et Rabbah, elle doit s'armer de patience et montrer des gages à qui de droit.