L'assemblée mondiale amazighe se mobilise à nouveau sur le conflit entre Touaregs et l'armée malienne. Elle fustige le role de Bamako mais aussi Alger dans ce qu'elle nomme «un génocide des populations azawadiennes». L'Assemblée mondiale amazighe a saisi par écrit l'actuel président de l'Union africaine, le Mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, sur «le génocide en cours contre les populations touarègues et maures d'Azawad». Le président de l'AMA, le Marocain Rachid Raha, condamne dans sa lettre «des opérations de nettoyage ethnique à l'encontre de ces populations civiles azawadiennes dans cette région sahélo-saharienne» qu'auraient commis «les forces militaires maliennes avec l'appui (…) des milices de mercenaires russes du groupe "Wagner"». Raha a déploré le manque de réaction de la part de l'UA sur ce qu'il qualifie de «génocide». «Cet assourdissant silence fait de nos Etats africains des complices notoires de cette atroce épuration ethnique.» Rachid Raha «Nous avons également pointé du doigt, dans notre lettre envoyée au président de l'Union africaine, le rôle déstabilisateur joué par l'Algérie dans la région, notamment la collusion entre les services de renseignements algériens et des groupes terroristes opérant au Sahel», a souligné le président de l'AMA auprès de Yabiladi. Pour une négociation entre Touaregs et Bamako «Les Algériens redoutent que les Touaregs maliens réussissent à bénéficier d'un statut d'autonomie politique régional et que les Touaregs algériens s'en inspirent», explique Raha. «Notre ONG s'est adressée au président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani parce qu'il est parfaitement conscient du problème. Son pays accueille, en effet, des centaines de milliers de réfugiés touaregs et maures qui ont fui les combats au Mali», précise notre interlocuteur. L'ONG a demandé au président mauritanien de «convaincre les dirigeants militaires du Mali et les combattants touarègues et maures d'Azawad à s'asseoir autour d'une table» dans la perspective de «l'instauration d'un système territorial fédéral (...) la meilleure option politique pour sauver le Mali et la région du Sahel». Avant d'écrire à Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, l'Assemblée mondiale amazighe avait saisi les présidents Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, le chef du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, Abdelhamid Dbeibeh et les ministres des Affaires étrangères du Mali, l'Egypte, la Tunisie, la Mauritanie, le Sénégal, le Burkina Fasso ainsi que l'Union européenne et l'ambassadeur des Etats-Unis au Maroc. Pour rappel, le 1er décembre, des représentants de la communauté touareg installés au Maroc avaient déposé une lettre au siège du ministère marocain des Affaires étrangères, demandant une médiation du royaume dans la guerre au Mali.