Le Maroc va-t-il faire son retour dans la crise malienne ? Des tribus Touaregs souhaitent demander une mediation du Maroc dans la crise malienne. «Un groupe de Touaregs amazighs, ayant la nationalité marocaine, vont remettre ce vendredi une lettre au ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, pour lui demander une intervention du Maroc sur le dossier malien», indique auprès de Yabiladi le président de l'Assemblée mondiale amazighe. «Les auteurs de l'initiative estiment que le Maroc est mieux placé pour mener une médiation entre les parties au Mali, comme il l'a fait sur la crise libyenne», affirme Rachid Raha. Pour rappel, les Touaregs maliens avaient déjà frappé à la porte du Maroc. Le 31 janvier 2014 à Marrakech, le roi Mohammed VI avait reçu Bilal AG Cherif, secrétaire général du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), qui était accompagné du porte-parole du mouvement, Moussa AG Attaher. Bilal AG Cherif est revenu au Maroc, en août de la même année, où il avait eu des entretiens avec l'ancien ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar. Néanmoins, le contexte international n'était pas favorable à une intervention du Maroc. Le royaume avait été écarté du processus politique ayant conduit à la signature des accords de réconciliation et de paix entre les factions maliennes, le 1er mars 2015 à Alger. En août dernier, les combats ont repris entre les forces du MNLA de Bilal AG Cherif et les troupes de la junte au pouvoir au Mali, depuis le coup d'Etat, d'août 2020. Malgré les aléas politiques, la monarchie marocaine a toujours entretenu une relation particulière avec le Mali. Et même lorsque le Mali, sous la dictature de Moussa Traoré (1968-1991) avait reconnu la «RASD», le roi Hassan II n'avait pas rompu immédiatement les relations diplomatiques avec Bamako. Il avait pourtant l'habitude de le faire, comme par exemple avec l'Inde en 1985 ou l'ex-Yougoslavie en 1984 et avec d'autres pays africains. Le roi Mohammed VI s'est rendu au Mali en 2013 et 2014.