Des mouvements touaregs au Mali souhaitent une intervention du royaume dans le conflit qui les oppose au pouvoir du président Ibrahim Keita. Une nouvelle opportunité s'offre au Maroc pour consolider sa position dans ce pays. Sachant que sur ce dossier, l'Algérie vient de marquer quelques succès. Les Amazighs du Mali, présents à la prière de ce vendredi, à la mosquée d'Al Koutoubia de Marrakech, étaient assis, au premier rang. A droite du roi Mohammed VI, se trouvait Bilal Ag Cherif, le secrétaire général du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), alors que Moussa Ag Attaher, le porte-parole du mouvement était coincé entre Salaheddine Mezouar, le ministre des Affaires étrangère, et Mohamed Yassine Mansouri, le patron de la DGED. Comme sur le dossier mauritanien, les renseignements extérieurs du Maroc sont très actifs au Mali. Pour mémoire, à l'occasion de la visite royale à Bamako, Mansouri faisait partie de la délégation qui accompagnait le monarque. MNLA refuse une médiation de l'Algérie Les Touaregs du Mali ont grandement besoin du soutien du Maroc. Ils craignent qu'un retour de l'Algérie sur la scène malienne soit préjudiciable à leurs intérêts. Le MNLA, au même titre que le Mouvement arabe d'Azawad et quelques membres du Conseil supérieur de l'unité d'Azawad, refusent qu'Alger soit le nouveau siège de la médiation entre les factions maliennes et le pouvoir du président Ibrahim Keita, en lieu et place de la capitale du Burkina Faso. Ouagadougou avait accueilli, en juin dernier, la signature d'un accord de paix entre Bamako et les différentes factions armées de l'Azawad. Par ailleurs, l'Algérie est convaincue que le président burkinabais Blaise Kampaoré, au passage un grand ami du Maroc, est un fervent défenseur des positions défendues par le MNLA. Le Maroc comme médiateur ? Dans ce contexte, le Maroc se voit donc, offrir une opportunité de renforcer davantage son influence au Mali aussi bien avec le pouvoir du président Keita qu'avec les groupes qui contrôle le nord du pays. Sachant que l'Algérie vient d'enregistrer quelques succès dans ce pays. Fin décembre, elle a réussi à convaincre les Touaregs de conclure une trêve avec Bamako. Sur un terrain aussi miné que le Mali, la partie marocaine saura-t-elle concilier les exigences de sa relation stratégique avec Bamako et sa nouvelle proximité avec les différents mouvements de l'Azawad ? Sachant que les revendications autonomistes des Amazighs sont catégoriquement rejetées par l'autorité centrale.