Le président Cyril Ramaphosa n'a pas tardé à réagir aux deux lettres du Maroc adressées, la semaine dernière, au secrétaire général de l'ONU et au président et membres du Conseil de sécurité, pointant «la complicité de l'Afrique du Sud avec l'Algérie et le Polisario». Ramaphosa a saisi la visite à Pretoria effectuée hier par la présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, pour défendre les positions du mouvement séparatiste. «Nous devons être préoccupés, en particulier, par les efforts concertés visant à faire échouer le règlement de la situation au Sahara occidental. En tant qu'Afrique du sud et Tanzanie, nous devons continuer à mobiliser les autres pays du continent et les partenaires internationaux en faveur d'une résolution durable du conflit du Sahara occidental conformément aux dispositions de l'accord de cessez-le-feu de 1991», a-t-il précisé dans son discours. L'engagement de Ramaphosa à se faire l'avocat du Polisario s'est traduit, également, dans la déclaration conjointe publiée à l'issue de ses entretiens avec la présidente Samia Suluhu Hassan. «Les deux chefs d'Etat ont réitéré leur soutien à la quête de l'autodétermination du peuple du Sahara occidental et à la tenue d'un référendum conformément aux décisions de l'Union africaine et aux résolutions des Nations unies», indique le texte. Dans les deux lettres adressées au secrétaire général de l'ONU et au président du Conseil de sécurité, le Maroc «a regretté profondément que l'Afrique du Sud se prête, une fois encore, au rôle de facteur d'un groupe séparatiste armé, dont les connexions avec le terrorisme au Sahel sont avérées». La Tanzanie, pays reconnaissant la «RASD» et ayant réservé, en décembre dernier, un accueil chaleureux à Brahim Ghali, a initié, en janvier, des négociations avec l'OCP pour l'installation d'une usine d'engrais dans le pays.