L'axe Alger-Afrique du sud-Kenya continue de se faire l'avocat du Polisario sur la scène africaine. En témoigne le communiqué conjoint publié au terme de la visite effectuée, du 22 au 24 novembre à Pretoria, par le président kenyan, Uhuru Kenyatta. Les deux présidents se disent «préoccupés par le retard dans la tenue du référendum nécessaire à la réalisation du droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Ils se sont en outre déclarés «préoccupés par l'insuffisance de la protection des droits de l'Homme du peuple du Sahara occidental». Cyril Ramaphosa a «apprécié» la «solidarité» du Kenya avec la lutte des peuples «pour la liberté et la justice», citant particulièrement le soutien de Nairobi «à la Palestine et au Sahara occidental dans leurs luttes pour l'autodétermination». Pour rappel, le Kenya au grand dam de l'Algérie et de l'Afrique du sud, avait voté en faveur de la résolution 2602 du Conseil de sécurité, prorogeant pour une année supplémentaire le mandat de la MINURSO au Sahara occidental. Nairobi n'avait pas rejoint Moscou et Tunis ayant choisi l'abstention. De cette séquence, Ramaphosa en a tiré des leçons. Aussi, il propose à son homologue kenyan de «travailler ensemble» et «en étroite collaboration» durant le mandat du Kenya au Conseil de sécurité en tant que membre non-permanent (2021-2022), afin de «partager les expériences du mandat de l'Afrique du Sud au Conseil de sécurité, y compris sa présidence du Groupe de travail spécial du Conseil de sécurité sur la prévention et le règlement des conflits en Afrique». Nairobi et Pretoria reconnaissent la «République arabe sahraouie démocratique». Le 14 novembre, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, s'est rendue dans les camps de Tindouf où elle a rencontré Brahim Ghali accompagné de membres de la direction du Polisario.