La nouvelle ministre sud-africaine des Affaires étrangères a reconnu ne pas être «complètement au courant» de la position de son pays vis-à-vis du Maroc. Et il en est de même, a-t-elle ajouté, pour les résultats de la conférence organisée les 25 et 26 mars par l'Afrique du Sud en faveur du Polisario. Le 29 mai le président Cyril Ramaphosa, présentait la composition de son gouvernement. Le maroquin des Affaires étrangères est ainsi revenu à Naledi Pandor. Presque un mois après sa prise de fonction, la nouvelle cheffe de la diplomatie a convié à une réception, dimanche dernier, les ambassadeurs accrédités auprès de l'Afrique du sud. Youssef El Amrani n'était pas présent puisqu'il n'a reçu son Dahir de nomination des mains du roi Mohammed VI, que mardi soir. Néanmoins, Naledi Pandor a tenu dans des déclarations à la presse à aborder les relations entre le Maroc et l'Afrique du sud. Elle a annoncé qu'un nouvel ambassadeur marocain est en route après que Pretoria ait décidé, il y a quinze ans, de réduire sa représentation diplomatique à Rabat, rapporte le média Daily Maverick. Et de préciser que l'arrivée de l'ancien ministre délégué aux Affaires étrangères sous le gouvernement Benkirane I est imminente. Des propos qui invitent à la prudence Naledi Pandor a rappelé aux médias que son pays n'a actuellement qu'un ambassadeur par intérim à Rabat. La reconnaissance, en 2004, par Pretoria de la «RASD» a porté un grave préjudice aux liens entre les deux capitales. Bizarrement, «la nouvelle ministre des Affaires étrangères admet ne pas être complètement au courant de la position de l'Afrique du sud vis-à-vis du Maroc, ainsi que des résultats de la conférence de solidarité organisée en mars par la Communauté de développement de l'Afrique australe» au profit du Polisario, ajoute la même publication en ligne. Lors de cette réunion, il a été décidé que l'Union africaine doit jouer un rôle dans le règlement du problème au même titre que les efforts consentis par les Nations unies en vue de mettre fin à «l'occupation illégale» du Sahara occidental par le Maroc, a-t-elle confié aux journalistes. Une amnésie de la ministre des Affaires étrangères qui doit inviter à la prudence. En effet, seulement quelques jours après sa nomination, dans une interview accordée à une radio locale, elle n'avait pas hésité à réitérer le soutien de son gouvernement au Polisario. La même position qu'elle avait d'ailleurs défendue en février 2018 alors qu'elle occupait le poste de ministre des Sciences et de la technologie. «Maintenant que le Maroc a été réadmis à l'Union africaine, il doit être obligé à libérer enfin les masses souffrantes du Sahara occidental», avait-elle déclaré. Article modifié le 2019/06/26 à 23h43