Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a reçu, mardi au palais présidentiel de Pretoria, le chef du Front séparatiste du Polisario, Aziz Ghali. L'Afrique du Sud persiste dans sa politique historiquement hostile envers le Royaume. Ce mardi, lors d'une réception en grande pompe, Cyril Ramaphosa a assuré que son gouvernement soutenait « sans état d'âme la République arabe sahraouie démocratique (RASD) ». « Nous sommes inquiets du silence qui persiste dans le monde concernant la lutte pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental », a déclaré Ramaphosa. « Nous estimons que d'autres luttes s'expriment à plus grand bruit (…) et c'est pourquoi en tant que Sud-Africains nous affirmons clairement que nous sommes fermes et sans état d'âme dans […] notre soutien au peuple sahraoui », a poursuivi le président sud-africain. « C'est une lutte juste, c'est une lutte noble, c'est une lutte honorable, un peuple qui veut décider de son propre destin via l'autodétermination », a-t-il ajouté en faisant une fausse analogie entre le séparatisme polisarien et la lutte sud-africaine contre le régime d'apartheid. Ramaphosa fossoyeur de Mandela Soutien historique des séparatistes du Polisario, l'Afrique du Sud n'est jamais allée jusqu'à dérouler le tapis rouge au chef des séparatistes. La veille, des éléments pro-polisario issus d'organisations partisanes et syndicales et du Congrès national africain (ANC) au pouvoir en Afrique du Sud, ont organisé un sit-in devant l'ambassade du Maroc à Pretoria pour dénoncer ce qu'ils ont qualifié d'«occupation marocaine du Sahara, le pillage de ses ressources naturelles et l'inertie de l'ONU devant les violations des droits du peuple sahraoui». L'Afrique du Sud a reconnu la « RASD » en 2004, sous la présidence Thabo Mbeki. Même si les liens entre l'ANC et les séparatistes datent de plusieurs années, l'Afrique du Sud n'est jamais allée aussi loin dans son soutien aux séparatistes, comme le démontrent les récentes déclarations du président sud-africain. Le Maroc a été du temps de Mohammed V l'un des premiers pays à soutenir l'ANC. Le leader historique et ancien président de l'Afrique du Sud, Nelson Mandela a vécu protégé entre 1960 à 1962 au Maroc. Ami de longue date du ministre des Affaires africaines de l'époque, Abdelkarim El Khatib, Mandela avait bénéficié d'un soutien financier et militaire de la part du Maroc fraichement indépendant. L'histoire ne ment pas.