Le silence commence à se faire assourdissant ! L'Afrique du Sud, traditionnel allié des séparatistes du polisario, et leur mentor algérien, a observé un mutisme pour le moins ambigu après l'opération des Forces armées Royales (FAR), le 13 novembre dernier au niveau de la zone tampon de Guerguarat pour sécuriser le flux des personnes et marchandises. Même quand l'occasion s'est présentée, ce mardi 17 novembre à l'occasion du 12e sommet des Etats du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), tenu en mode virtuel à partir de Saint-Pétersbourg en Russie, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a préféré zapper, n'évoquant que la pandémie du coronavirus. Mais le suspens n'a pas duré longtemps, et ce n'est pas à un commentaire que nous avons droit. Non, nous apprenons que Pretoria avait évoqué le sujet...à la veille de cette intervention visant à rétablir l'ordre dans la région, en conformité totale avec la légalité internationale, et dans le cadre de la souveraineté absolue et indiscutable du Royaume sur ses terres. Dans une missive adressée le 12 novembre à la présidente du Conseil de sécurité, l'ambassadeur de l'Afrique du Sud à l'ONU Jerry Matthews Matjila, aurait appelé les partis au conflit au Sahara à un retour « d'urgence » à la table des négociations. Selon le texte, le diplomate aurait réitéré la position de son pays par rapport à la question. « Conformément à la position de l'Union africaine (UA), nous demandons aux parties de reprendre d'urgence les négociations, sans conditions préalables et de bonne foi, sous les auspices du secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, tandis que le Conseil de sécurité reste saisi de la question, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable », soutient-il. Mais l'occasion était trop bonne pour la manquer ! Jerry Matthews Matjila a assuré que Pretoria continue de considérer le dossier du Sahara « comme une question de décolonisation », et réaffirmé « le soutien de son pays à l'autodétermination». L'Afrique du Sud « soutient donc la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara dont le mandat principal, comme énoncé dans la résolution 690 (1991) du Conseil de sécurité et ses résolutions ultérieures, est l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple du Sahara occidental qui soit libre et régulier », a-t- il encore rappelé. Dans cette affaire, l'Afrique du Sud semble avoir loupé un épisode, et même plusieurs. Si le diplomate évoque la résolution 690 de 1991, il convient de lui rappeler qu'on en est à la 2548 en date d'octobre 2020, un texte qui, à l'image de plusieurs autres sur les 14 dernières années, a totalement rompu avec les thèses dépassées qu'avancent les séparatistes. La résolution est également venue consacrer la proposition marocaine d'autonomie comme unique initiative sérieuse et crédible, à même de mener vers une solution politique à ce différend artificiel.