police de la ville de Pampelune en Espagne a informé le juge Rafael Lasala que le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, avait quitté le pays le 2 juin dernier, sans être muni d'un document justifiant son identité, donc sans passeport. L'information a été relayée par 20 Minutos, qui rappelle que Ghali avait été au centre d'une crise diplomatique entre l'Espagne et le Maroc, notamment lié à son accueil en catimini «pour des raisons humanitaires», qui avait entraîné des plaintes pour «falsification de documents» au moment où l'intéressé était ciblé par des plaintes pour «terrorisme» et faits de torture. Hier, un rapport a été envoyé par la direction de la police de Navarre au chef du 7e tribunal d'instruction de Saragosse, suite à une enquête sur les circonstances de l'arrivée de Ghali en Espagne, via la base aérienne de la capitale aragonaise et de son départ de l'aéroport de Pampelune, après avoir reçu des soins médicaux à l'hôpital de Logroño. Dans ce rapport, la police a réussi à établir qu'à son arrivée à Saragosse, le chef du Polisario a été accueilli dans une ambulance médicalisée avec à bord son «médecin personnel», en possession d'un visa délivré par la France. A ses côtés se trouvaient deux compagnons, Sidi Brahim Sidi Mohamed et Louali Brahim Sid, tous deux munis de passeports espagnols. Les quatre personnes sont entrées à l'aéroport à bord de l'ambulance et Brahim a déclaré n'avoir aucun document, mais aurait décliné son identité, son médecin la confirmant. Par la suite, aucune personne n'a eu d'empêchement pour quitter le territoire, Ghali étant «autorisé à quitter le territoire national, car il s'agissait d'un départ volontaire». Cinq jours après son départ vers Alger, un tribunal espagnol a inculpé Ghali pour «terrorisme». Le départ de Ghali était possible grâce à un article du règlement sur les étrangers d'avril 2011 qui autorise les départs d'Espagne, «avec une documentation défectueuse ou même sans», s'il n'y a pas d'empêchement légal de l'avis des services de contrôle de la police. Le chef du tribunal central d'instruction numéro 5 de l'Audience nationale, Santiago Pedraz, qui avait interrogé par visioconférence Ghali quelques heures avant son départ n'avait décrété «aucune mesure de précaution ou d'empêchement à son départ du territoire national». Le rapport précise ensuite que le contrôle documentaire des personnes qui entrent à l'aéroport de Pampelune correspond aux agents de la police des étrangers et des frontières et que le plan de vol de l'avion qui a déposé Ghali a Saragosse ne faisait nullement mention d'une escale par la base militaire en question. En effet, le plan de vol prévoyait un départ de Bordeaux à destination de Pampelune puis une poursuite du voyage vers l'Algérie.