La polémique qu'a suscité l'accueil controversé de Brahim Ghali continue de faire beaucoup de bruit sur les médias. Pour cause, le refus du ministère de l'Intérieur de dévoiler le coût de la sécurité du séjour médical de Brahim Ghali. Selon le média NIUS, l'Intérieur a eu recours à la loi sur les secrets officiels de 1968 pour ne pas fournir des données relatives aux détails du coût financier et des factures mobilisées par l'Espagne dans le cadre du dispositif sécuritaire conçu pour Brahim Ghali lors son hospitalisation à Logroño près de la ville de Saragosse. Le ministère de tutelle a, en effet, rejeté deux requêtes de transparence, reçues le 2 juin, réclamant des informations relatives au montant déployé par les autorités pour l'ensemble de l'opération du séjour « du Chef du Polisario », a-t-il souligné. La même source a ajouté que l'Intérieur a expliqué que les informations portant sur « la structure, l'organisation, les moyens et les modalités particulières de fonctionnement des services d'information » demeurent confidentielles. Falsification des documents confirmée Le site d'information 20 Minutos a, pour sa part, fait savoir que la police de la ville de Pampelune a confirmé l'entrée de Brahim Ghali sans être muni d'un document justifiant son identité. « La police de Pampelune a informé le juge Rafael Lasala que le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, avait quitté l'Espagne à l'aube du 2 juin sans papiers et donc sans passeport », a-t-il révélé. En effet, un rapport a été envoyé, jeudi dernier, par la Préfecture de police de Navarre au chef du Tribunal d'instruction n° 7 de Saragosse, Rafael Lasala, qui enquête sur les circonstances dans lesquelles l'arrivée en Espagne de Ghali s'est produite. « Les policiers ont identifié le médecin personnel de Ghali, qui a montré un visa délivré par la France valable pour l'espace Schengen, ainsi que deux autres compagnons, Sidi Brahim Sidi Mohamed et Luali Brahim Sid, tous deux munis de passeports espagnols », a souligné le rapport. Ce dernier a noté que le départ du dénommé Ghali a été couvert par un article du règlement sur les étrangers d'avril 2011 autorisant les départs d'Espagne, «avec une documentation défectueuse ou même sans», s'il n'y a pas d'empêchement légal de l'avis des services de contrôle de la police. Il convient de rappeler que Brahim Ghali est reparti en Algérie après avoir été auditionné « à distance » brièvement par la Justice espagnole. Le juge d'instruction de l'Audience nationale s'est contenté, en effet, de l'écouter par visioconférence. L'exfiltration illégale du chef du Polisario a exacerbé la méfiance entre Rabat et Madrid. Cependant, le parcours judiciaire ne s'est pas arrêté là puisque le chef du tribunal d'instruction 7 de Saragosse, Rafael Lasala, a convoqué l'ancien chef de cabinet du ministère des Affaires étrangères, le diplomate Camilo Villarino, qui fait l'objet d'une enquête pour avoir facilité l'entrée incontrôlée dudit Brahim Ghali, en Espagne. La justice a reporté à une date ultérieure l'audition de Camilo Villarino, qui était prévue le 1er septembre.