Dans ses nouvelles prévisions, le Fonds monétaire international (FMI) a ramené la croissance du pays à 3 % pour 2025 et 2,7 % pour 2026. Cette révision à la baisse s'explique principalement par la baisse des prix du pétrole et le recul de la demande mondiale, dans un contexte géopolitique tendu. Première puissance économique d'Afrique de l'Ouest, le Nigeria demeure structurellement dépendant de ses recettes pétrolières, qui ont représenté en 2023 environ 30 % des revenus publics et 90 % des entrées en devises. Or, dans un contexte de tensions géopolitiques et de ralentissement dans les économies avancées, la demande pour les matières premières recule. Des efforts ont bien été engagés pour diversifier l'économie, notamment par le développement des services et de l'agriculture, mais leur impact reste limité à ce stade. Le FMI met en garde contre un risque d'érosion de la marge de manœuvre budgétaire du pays, en l'absence d'ajustements clairs des politiques publiques. L'industrie locale, déjà confrontée à l'instabilité des prix de l'énergie et aux contraintes de change, pourrait faire face à un accès plus difficile aux financements. Les autorités nigérianes doivent trouver un équilibre entre stabilisation économique et poursuite des réformes. La solidité de la croissance future dépendra de leur capacité à renforcer la résilience du pays face aux chocs extérieurs. À noter que la Banque mondiale adopte une perspective plus optimiste concernant les perspectives de l'économie du Nigeria, avec une prévision moyenne de 3,6 % sur la même période, misant sur les effets différés des réformes engagées depuis 2023.