Le réchauffement diplomatique entre le Maroc et l'Espagne passe une vitesse supérieure après les normalisations entre Rabat et Madrid suite aux incidents diplomatiques qui ont secoué les pays depuis plus d'un an. Passé cette période trouble, une nouvelle ère s'annonce faite de coopération et d'entente sur tous les sujets, la dernière en date c'est la réouverture des bureaux de douane aux points de passage frontaliers des enclaves de Sebta et Melilla. Suite au succès diplomatique du Maroc sur la question du Sahara, le Maroc et l'Espagne ont renoué des relations normales. Pour la première fois depuis son retrait de la région il y a 47 ans, l'Espagne a annoncé qu'elle changerait fondamentalement sa position officielle sur le conflit du Sahara. Madrid joue un rôle central dans le conflit, étant membre du groupe des « Amis du Sahara Occidental » aux côtés de la France, des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la Russie, et en a été la puissance coloniale de 1884 à 1975. Dans la même foulée de la reconcialition, les services douaniers des enclaves de Sebta et Melilla reprendront à partir de janvier 2023, a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares, qui était à Fès mardi pour participer à la réunion de deux jours de l'Alliance des civilisations de l'ONU (UNAOC). Dans une déclaration, le ministère espagnol a répondu aux questions sur le drame frontalier de juin qui a tué 23 migrants. Le gouvernement espagnol est sous le feu des critiques après des rapports de refoulements illégaux. Le ministre a indiqué que lors de sa courte rencontre avec son homologue Nasser Bourita, il n'avait pas eu le temps d'évoquer le dossier. Lire aussi : Maroc-Espagne : « Satisfaction complète'' de la mise en œuvre de la feuille de route bilatérale (Bourita) Albares indique qu'il attend avec impatience le sommet Maroc-Espagne qui devrait avoir lieu au début de l'année prochaine. La réunion devait avoir lieu en novembre mais a été reportée afin que les deux pays puissent mieux se préparer. Le dernier sommet entre les deux pays a eu lieu en 2019. La prochaine réunion vise à concrétiser les accords conclus cette année en marge de la visite du premier ministre espagnol sur invitation du Roi Mohammed Vi. Le Maroc et l'Espagne ont décidé en avril de mettre fin au conflit diplomatique et de renforcer leurs relations. La réconciliation Maroc et l'Espagne a déclenché une crise diplomatique avec l'Algérie. Alger a qualifié la volte-face espagnole de « deuxième trahison des Sahraouis » et a rappelé l'ambassadeur d'Algérie à Madrid pour des consultations. L'Algérie entretient des relations commerciales étroites avec l'Espagne, qui tire plus d'un tiers de son gaz naturel de la France troisième acheteur de gaz algérien, donnant à l'Algérie un levier vulnérable sur Madrid. Récemment, l'Espagne, comme d'autres pays européens, avait cherché à réduire davantage sa dépendance vis-à-vis du gaz russe en s'approvisionnant davantage en gaz algérien. Le Forum mondial des Nations Unies pour relancer la dynamique de coopération Fès a accueilli cette semaine la neuvième édition du Forum mondial qui s'est déroulée à un moment où un large éventail de défis mondiaux tels que la montée de l'extrémisme violent, du terrorisme, de la xénophobie, du racisme et des discours de haine, de la discrimination et du radicalisme. Lors du Forum mondial de Fès, une attention particulière a été portée à l'Afrique, un continent qui n'a pas encore pris sa place en matière d'action collective et de mobilisation mondiale. Le choix du Maroc comme pays hôte n'est « pas une coïncidence », a déclaré Bourita en septembre lorsque la nouvelle a été annoncée lors de l'Assemblée générale des Nations Unies. La ville de Fès a été choisie pour son « caractère ancestral et sa symbolique spirituelle ».