Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a saisi sa réunion avec le chef de la diplomatie pour adresser des messages à l'Algérie sur «la nouvelle étape» dans les relations avec l'Espagne et sur le Sahara. Au terme de leurs entretiens à Marrakech, le ministre marocain des Affaires étrangères et son homologue espagnol ont lu, hier soir, deux déclarations devant les médias. A cette occasion Nasser Bourita a tenu à adresser, indirectement, un message à l'Algérie, en affirmant que la nouvelle étape dans les relations entre Rabat et Madrid, initiée depuis le 7 avril «n'est destinée contre personne mais elle est dans l'intérêt de nos deux pays. Son objectif, comme a dit Sa Majesté le Roi, est de développer le partenariat et ne vise personne. Elle est aux services de nos intérêts, pour développer nos entreprises et renforcer la sécurité et la stabilité». «Dans le cadre de ce partenariat», le Maroc travaille «de concert» avec l'Espagne sur des questions au Sahel, en Afrique et en Europe, a souligné le chef de la diplomatie marocaine dans une allocution. Bourita a aussi salué le soutien du gouvernement espagnol au plan marocain d'autonomie au Sahara occidental. «Une position que le Maroc apprécie, et s'inscrit dans le cadre d'une dynamique internationale visant à parvenir à une solution à ce conflit artificiel». Et d'ajouter que «soutenir la proposition d'autonomie est conforme à la vision du Conseil de sécurité de l'ONU et des forces actives au niveau international, ainsi qu'à la position de nombreux pays européens et de la plupart des pays arabes». Des avancées réalisées sur l'ouverture des douanes à Ceuta et Melilla «Ceux qui veulent une solution à cette question doivent s'engager dans la seule solution possible, qu'est la proposition d'autonomie (…) Celui qui veut une autre solution ne peut qu'en encourager à prolonger l'actuel statu quo», a-t-il précisé. Un autre message de sa part à l'Algérie. Pour mémoire, Alger a rappelé son ambassadeur à Madrid en signe de protestation contre l'appui de Pedro Sànchez à la position marocaine sur le Sahara. Devant les médias, et sur la même longueur d'onde, José Manuel Albares a tenu à réitérer le soutien de son gouvernement à l'initiative marocaine d'autonomie «comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible en vue de parvenir à une solution mutuellement acceptable dans le cadre des Nations unies». Le ministre a également répété aussi le soutien de son pays aux efforts de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura. Albares a révélé, dans son allocution, la réalisation d'«avancées» dans les négociations pour l'ouverture des douanes à Ceuta et Melilla en vue de faciliter «le passage des personnes et des biens, comme précise la Déclaration conjointe du 7 avril». Ce processus sera mené «en concertation avec les autorités marocaines, conformément à la dite Déclaration», a indiqué Albares. Pour rappel, le communiqué publié, le 18 mars par la présidence du gouvernement espagnol, avait loué la reprise des relations avec le Maroc, assurant qu'elle est à même de «garantir la stabilité, la souveraineté, l'intégrité territoriale et la prospérité» des deux pays. A Marrakech, le ministre espagnol a aussi émis le vœu que la coopération avec le Maroc, initiée depuis le 7 avril, soit bénéfique aux deux pays, mentionnant particulièrement les régions autonomes de l'Andalousie et des les Iles Canaries ainsi qu'à Ceuta et Melilla.