Il est clair que les relations entre l'Espagne et le Maroc n'atteignent pas leur summum actuellement, du fait de la crise diplomatique ouverte qui, pour le moment et malgré l'intervention conciliante du roi Felipe VI lors d'une réception accordée lundi au corps diplomatique accrédité en Espagne, ne prête pas à goûter les prémices du dégel entre Rabat et Madrid. Les sorties médiatiques du roi d'Espagne lundi et celle de Pedro Sanchez, le lendemain lors d'un point de presse conjoint avec le chancelier allemand, Olaf Scholz en visite en Espagne, toutes encourageantes soient-elles, restent de leurs vœux qu'intentionnelles. « Pour l'Espagne, le Maroc est un partenaire stratégique avec lequel nous devons marcher ensemble », avait fait remarquer Sanchez, tandis que la porte-parole du gouvernement espagnol, Isabel Rodriguez tout en soulignant l'importance de « travailler ensemble dans ce sens lors des prochains mois et des prochaines années », affirmait que « l'Exécutif partageait pleinement les propos du Roi Felipe VI », sur l'importance de redéfinir la relation avec le Maroc sur des « piliers plus forts et plus solides ». Des paroles qui si consolantes ne sont pas pour autant sentencieuses de part d'actes que l'on ne voit pas venir ou plutôt des ceux vécus jusqu'à présent et qui n'ont rien « d'orthodoxe ». S'il est fait et qu'on le veuille ou pas, les relations entre le Maroc et l'Espagne se sont détériorées avec l'arrivée au pouvoir de Pedro Sanchez pour qu'actuellement elles traversent leurs pires moments. Le président du gouvernement espagnol qui sait que le vivre ensemble même s'il n'est pas exempt de conflits de par les facteurs qui y concourent, divergence d'intérêts, de points de vue ou d'opinions ou pour le cas la défense identitaire, territoriale ou éthique..., passe par la voie de la raison et ne doit aucunement s'imprégner du désir de pouvoir, ou de possession. Or, depuis que le vice-président du gouvernement d'une époque révolue, Pablo Iglesias avait allumé le feu en prenant la défense du polisario plus rien n'est plus comme avant. Les événements se sont alors accélérés, notamment avec l'arrivée en Espagne de Brahim Ghali. L'exécutif espagnol en laissant pourrir la situation marquait ainsi un triste tournant dans les relations hispano-marocaines. L'Espagne de Sanchez, outre le conflit du Sahara et le différend historique sur Sebta et Melilla, les eaux territoriales du Sahara, reproche au Maroc ses dépenses militaires et son rapprochement avec les Etats-Unis. Pas plus tard qu'hier mardi, le ministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares, a été accueilli par un secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken. Sur la table, deux questions principales nous dit le journal électronique espagnol "La Razon", la tension croissante entre l'Ukraine et la Russie, et la finalisation des détails du prochain sommet de l'OTAN à Madrid. Mais d'autres questions se sont aussi glissées, comme le conflit du Sahara, pour lequel les deux pays (USA-Espagne) se sont engagés tous deux à « unir leurs forces » pour tenter de le résoudre. Albares a eu ce lapsus révélateur: « Nous avons convenu d'unir nos forces pour résoudre un conflit qui n'a que trop duré et pour lequel une solution doit être trouvée. Cela ne peut pas durer plus de décennies », a précisé Albares après la réunion, soulignant qu' »il y a des milliers de personnes » qui attendent une solution ». On recadrera le ministre le ministre espagnol: « Ce sont plutôt des millions de personnes qui attendent une solution ». Albares, ironise La Razon « n'a pas précisé si Washington changerait sa position après que Donald Trump ait reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara ».