L'entreprise publique algérienne Sonatrech envisage de recalculer les prix du gaz vendu à l'Espagne, a averti le PDG de Sonatrach, Toufik Hakar, rapporte à l'agence de presse algérienne APS. Alger a décidé de maintenir « des prix contractuels relativement corrects » pour les clients mais n'exclut pas la nécessité de recalculer les prix pour les clients espagnols. « Depuis le début de la crise russo-ukrainienne, les prix du pétrole et du gaz ont explosé », a déclaré Hakar. La hausse potentielle des prix intervient quelques jours seulement après que les Etats-Unis ont demandé à Alger d'augmenter l'approvisionnement en gaz de l'Espagne en reprenant sa participation au gazoduc Europe-Maghreb (EMPL). Lors de sa visite en Algérie, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a demandé au président Abdelmadjid Tebboune que Alger reconsidère sa position. Les deux hommes ont discuté de la coopération commerciale ainsi que de la sécurité et de la stabilité régionales lors de la dernière étape de Blinken lors de sa tournée régionale au cours de laquelle il s'est rendu en Israël, au Maroc et en Algérie. → Lire aussi : Blinken pourrait-il dissuader Alger pour la réouverture du Gazoduc Maghreb-Europe? Une demande antérieure des Américains d'augmenter le flux de gaz vers l'Europe en reprenant la participation au gazoduc EMPL aurait été rejetée par Alger. La demande aurait été faite lors de la récente visite de la sous-secrétaire d'Etat américaine Wendy Sherman à Alger. L'âpre différend entre le Maroc et l'Algérie a culminé en août 2021 lorsque Alger a décidé de rompre les relations diplomatiques avec Rabat. Quelques mois plus tard, l'Algérie a décidé en octobre de se retirer du gazoduc Maghreb-Europe (EMPL), qui achemine le gaz algérien vers l'Espagne via le Maroc. Alger est aussi actuellement en désaccord avec Madrid. La décision du gouvernement espagnol de soutenir le plan marocain d'autonomie au Sahara a mal tourné à Alger. L'Algérie est aussi actuellement en désaccord avec l'Espagne. La récente décision du gouvernement espagnol de soutenir le plan marocain d'autonomie du Sahara a mal tourné à Alger. Alger, le principal soutien du Polisario, a rappelé son ambassadeur en Espagne à la fin du mois dernier et a déclaré qu'il suspendait tous les accords avec l'Espagne si Madrid ne considérait pas sa position sur le Sahara. Cependant, des initiés disent qu'il est impossible pour l'Algérie de mettre fin au contrat gazier avec le gouvernement espagnol, car l'accord actuel entre les deux pays est valable jusqu'en 2030.