L'Algérie a récemment laissé expirer le contrat du gazoduc Europe-Maghreb Pipeline Limited (EMPL). Le gazoduc EMPL a été mis en service il y a 25 ans et relie l'Algérie à l'Espagne continentale, via le Maroc. Plus de 30% du gaz naturel consommé en Espagne provient d'Algérie. Le gazoduc alimente également le Portugal. En ne renouvelant pas le contrat, l'Algérie contourne les gazoducs qui traversent le Maroc et utilise ainsi au maximum la route Medgaz, le gazoduc sous-marin qui relie directement l'Algérie à l'Espagne. Le ministre algérien de l'Energie avait annoncé que son pays ferait tout ce qui est en son pouvoir pour couvrir tous les approvisionnements espagnols en gaz via le gazoduc direct. La ligne qui traverse le Maroc sera abandonnée à partir de fin octobre. Un porte-parole de la compagnie d'électricité algérienne Sonatrech estime qu'il est peu probable que le Maroc puisse par la suite se procurer du gaz algérien via l'Espagne, par exemple en inversant le débit du gazoduc EMPL. Selon le porte-parole de la Sonatrecht, c'est "loin de la réalité et très improbable", car le mouvement du gaz dans le gazoduc maghrébin du sud (Algérie) au nord (Maroc et Espagne) est réalisé à l'aide de moteurs de propulsion spéciaux. L'inversion du sens de circulation du gaz nécessite d'équiper la canalisation de nouveaux moteurs de propulsion. Une entreprise très coûteuse et chronophage, selon l'entreprise publique algérienne Sonatrech.