A près d'une semaine du début du mois de Ramadan, les prix des tomates dans les marchés affichent des hausses considérables. A 8 dirhams le kilogramme, cet aliment essentiel dans la cuisine marocaine, devient difficilement accessible pour toutes les bourses. Habitués à des prix deux fois moins élevés pour le kilo de tomates, les Marocains ont toutefois déjà fait l'expérience de prix élevés pour ces dernières années. Les hausses ponctuelles ne leur sont pas étrangères surtout en période de Ramadan où les intermédiaires profitent pour rajouter des marges au vu de la demande croissante. De plus, depuis ces dernières années de sécheresse, les prix de ce légume a augmenté drastiquement. Alors qu'elle était était vendue à 3 ou 4 dirhams voire 5 dirhams en périodes normales, la tomates atteinte actuellement jusqu'à 8 dirhams le kilogramme, poussant les consommateurs à acheter moins et à surveiller les quantités achetées. Lors du mois de Ramadan précédent, où juste avant des mesures gouvernementales pour ramener les prix à des niveaux plus « acceptables », les prix de la tomate avaient atteint les 10 et 12 dirhams le kilo. De nombreuses familles avaient été contraintes de laisser de côté la tomate fraiche dans leur préparation de la Harira, ou en réduisant la quantité, pour la remplacer par du concentré de tomate. La hausse des prix s'explique principalement par la sécheresse qui frappe le pays depuis au moins 7 ans, ce qui fait baisser la production. Le 13 février, le ministre de l'agriculture, Ahmed Bouari, a révélé en conférence de presse consécutive au Conseil de gouvernement des données inquiétantes sur la situation de l'eau et de l'agriculture pour cette saison agricole 2024-2025 notamment concernant les cultures automnales. Le responsable a affirmé que la pluviométrie enregistrée cette saison était « très faible » par rapport à la moyenne enregistrée des 30 dernières années, un ralentissement qui se chiffre à -53% par rapport à la moyenne. « C'est la troisième année consécutive où le niveau des barrages recule », a-t-il ajouté citant par exemple le niveau de stock à Doukkala qui se limite à 2% et en rappelant que les agriculteurs de cette région n'ont pas utilisé ces eaux depuis 6 ans. « Et malgré ça, ils continuent de produire, de récolter et ils continent de se battre », a-t-il déclaré. Néanmois, l'exportation de tomates marocaines vers l'Union européenne (UE) continue sa tendance haussière observées depuis 2016, selon les données du portail espagnol Hortoinfo. Le Maroc est le deuxième fournisseur de tomates de l'UE en 2024, remplaçant l'Espagne à ce poste, avec un volume de 579,79 millions de kilos, enregistrant une augmentation de plus de 47% sur ces 10 dernières années. Au niveau du marché intérieur, la hausse des prix des produits alimentaires ne concerne pas uniquement la tomate. Les hausses des prix ont été observées sur plusieurs produits, notamment entre le mois de décembre 2024 et janvier 2025; Les hausses des produits alimentaires observées durant la période observée, concernent principalement les «poissons et fruits de mer» avec 6,0%, les «légumes» avec 4,7%, les «viandes» avec 2,0%, les «fruits» avec 1,6%, selon les derniers chiffres du Haut Commissariat au Plan. L'indice des prix à la consommation a connu, au cours du mois de janvier 2025, une hausse de 0,8% par rapport au mois de décembre, indique la même source, notant que cette variation est le résultat de la hausse de 1,6% de l'indice des produits alimentaires et de la stagnation de l'indice des produits non alimentaires.