Véritable baromètre de la situation économique et sociale en Afrique et référence de premier ordre dans ce cadre,, le « Rapport sur l'économique sur l'Afrique », rapport phare e la Commission économique pour l'Afrique (ONU°, lancé en fin de semaine dernière à Addis Abéba, en Ethiopie, focalise l'attention des observateurs et des analystes tant par son analyse dynamique de la situation économique et sociale dans le continent noir que par les thématiques qu'il traite et qui sont d'une importance cruciale pour les responsables politiques et les gouvernants des pays du continent, que pour les investisseurs, donateurs, analystes et autres personnes intéressées.. Ce Rapport se consacre dans son édition de 2017 à « l'industrialisation et l'urbanisation au service de la transformation de l'Afrique » Selon le rapport de la CEA, la croissance économique mondiale est passée de 2,5 % en 2015 à 2,3 % en 2016, un fléchissement reflétant la croissance modérée de la formation brute de capital fixe (investissement) et des dépenses de consommation finale des ménages. La croissance s'est ralentie aux États-Unis (passant de 2,4 % en 2015 à 2,2 % en 2016). Elle est restée stable dans la zone Euro (1,7 %) et a continué sa décélération en Chine (passant de 6,9 % à 6,4 %). La contraction de l'activité économique au Brésil (3,8 % en 2015 et 3,4 % en 2016) et en Fédération de Russie (3,7 % et 1,9 %) a été moins forte ou importante. Les perspectives de croissance mondiale restent modérées en raison de la faiblesse chronique des fondamentaux économiques, principalement dans les marchés émergents et les économies en développement, essentiellement due au recul des prix des produits de base, à la diminution des investissements, à la contraction du commerce, à la faiblesse de la demande et à une inflation en hausse. L'Afrique a enregistré son taux de croissance le plus bas de la décennie, 1,7 % en 2016 contre 3,7 % en 2015 ; il est inférieur au taux de croissance mondial (2,3 %) et à celui de la plupart des autres régions en développement. La croissance économique en Afrique a diminué de plus de la moitié, passant de 3,7 % en 2015 à 1,7 % en 2016 sur fond de morosité économique mondiale, de faibles cours du pétrole et des produits de base (malgré leur remontée) et de conditions météorologiques défavorables (sécheresse). Cette baisse reflète aussi la fragilisation des grandes économies africaines en 2016 – Nigéria (-1,6 %), Afrique du Sud (0,6 %) et Angola (0,8 %) – et une décélération de la croissance en Algérie (2,9 %), en Égypte (3,4 %) et au Maroc (1,7 %). La croissance a varié d'un pays à l'autre : 8 % en Côte d'Ivoire, 6 % au Kenya, 1,7 % au Maroc et 0,6 % en Afrique du Sud, mais il y a eu une contraction de 1,6 % au Nigéria et de 4,5 % en Guinée équatoriale. La baisse des prix des produits de base depuis 2014 a pesé sur le compte des opérations courantes et les recettes publiques, ainsi que sur les monnaies nationales, et créé des tensions inflationnistes. Les pays africains doivent adopter une politique budgétaire anticyclique, et ceux qui continuent d'enregistrer des taux de croissance économique élevés, tels que la Côte d'Ivoire (8 %), le Kenya (6 %), l'Éthiopie (5,4 %), la Tanzanie (7 %) et le Sénégal (6,3 %), devraient se constituer des réserves budgétaires. La croissance a continué de décélérer Les prix des produits de base ont commencé à remonter dès la fin du premier trimestre de 2016, après les baisses enregistrées au cours des deux années précédentes. Ils restent cependant en dessous de leur niveau moyen de 2014. Dans les groupements économiques – pays exportateurs de pétrole, pays importateurs de pétrole et pays riches en ressources minérales – la croissance s'est ralentie, retombant, respectivement, à 0,8 %, 2,5 % et 2,2 % (fig. 1.2). La croissance dans le secteur non pétrolier des pays exportateurs de pétrole n'a pas suffi pour atténuer l'impact des faibles prix du pétrole, ce qui a incité ces pays à prendre des mesures afin de répondre à cette situation Afrique de l'Est, la plus forte croissance Comme les trois années précédentes, la sous-région d'Afrique de l'Est a enregistré le taux de croissance le plus élevé du continent (5,5 %) en 2016, même s'il est en légère baisse (fig. 1.3). Cette croissance a été tirée par l'Éthiopie, le Kenya, le Rwanda et la Tanzanie. Les dépenses d'infrastructure en ont été le principal facteur en Éthiopie. Au Kenya, l'investissement dans les infrastructures et le dynamisme de la consommation des ménages ont continué de stimuler la croissance, compensant une baisse de l'activité touristique due aux questions de sécurité et à des taux d'intérêt relativement élevés au début de 2016 (ils ont été réduits par la suite). Au Rwanda l'agriculture et les services ont continué de stimuler la croissance, bien que la baisse des prix des produits de base (notamment le café et le thé) et le mauvais état des infrastructures en aient affaibli le potentiel. En Tanzanie, la forte demande intérieure, la croissance des secteurs des services et de l'industrie manufacturière ont été les principaux moteurs.