Selon le «Rapport économique sur l'Afrique 2017», publié à Dakar à l'occasion de la Semaine du développement africain, la croissance économique du continent a baissé de moitié, passant de 3,7% en 2015 à 1,7% en 2016. Aperçu sur la croissance des différentes régions économiques africaines. Baisse générale en Afrique du Nord En Afrique du Nord, la croissance est retombée à 2,6% en 2016 contre 3,6% l'année précédente, freinée par un ralentissement en Algérie, en Egypte et au Maroc. La faiblesse des prix du pétrole a pesé sur l'investissement public et la consommation privée en Algérie. L'Egypte a été affectée par le recul de l'activité touristique et la diminution des recettes en devises. Quant au Maroc, le rapport de la Commission économique des Nations-Unies pour l'Afrique estime qu'il «a été touché par la sécheresse ayant frappé l'agriculture et par le recul de la consommation privée et des dépenses publiques». L'Afrique de l'Est mène la course Comme les trois années précédentes, la sous-région d'Afrique de l'Est a enregistré le taux de croissance le plus élevé du continent (5,5%) en 2016, même s'il est en légère baisse. Cette croissance a été tirée par l'Ethiopie, le Kenya, le Rwanda et la Tanzanie. Les dépenses d'infrastructures en ont été le principal facteur en Ethiopie. Au Kenya, l'investissement dans les infrastructures et le dynamisme de la consommation des ménages ont continué de stimuler la croissance, compensant une baisse de l'activité touristique due aux questions de sécurité et à des taux d'intérêt relativement élevés au début de 2016 (ils ont été réduits par la suite). Au Rwanda, l'agriculture et les services ont continué de stimuler la croissance, bien que la baisse des prix des produits de base (notamment le café et le thé) et le mauvais état des infrastructures en aient affaibli le potentiel. L'Afrique de l'Ouest, lanterne rouge La croissance en Afrique de l'Ouest a chuté, passant de 4,4% en 2015 à 0,1% en 2016, soit la plus faible croissance du continent, place occupée jusque-là par l'Afrique Australe. Ce déclin est dû à la contraction économique au Nigéria due à la chute des cours du pétrole, à la baisse de la production pétrolière, aux pénuries d'énergie et aux hausses de prix, à la rareté des devises et au recul de la demande des consommateurs. En revanche, le Sénégal et la Côte d'Ivoire ont obtenu de meilleurs résultats, affichant une croissance vigoureuse de 6,3% et 8%, respectivement. Au Sénégal, la hausse des investissements publics et privés a continué de soutenir la croissance, bien que le problème des pannes d'électricité reste à régler. En Côte d'Ivoire, la hausse du PIB a été soutenue par l'amélioration du cadre des investissements et l'augmentation des dépenses d'infrastructures dans les transports et l'énergie. L'Afrique Australe freinée par sa locomotive En Afrique Australe, la croissance est passée de 2,5% en 2015 à 1% en 2016, reflétant la forte décélération enregistrée en Afrique du Sud et en Angola. Son accélération sur l'Île Maurice (3,6%) et au Mozambique (4,2%) a été une véritable éclaircie. Parmi les facteurs qui ont pesé sur la croissance en Afrique du Sud, la plus grande économie de la sous-région, on peut citer la faiblesse des prix des produits de base, la sécheresse et la pénurie d'électricité, le resserrement des conditions financières et la faible confiance des entreprises et des consommateurs. La productivité du travail a poursuivi sa tendance à la baisse entamée depuis 2011. La croissance à Maurice s'est accélérée grâce à l'augmentation des dépenses de consommation finale entraînée principalement par l'augmentation des dépenses publiques. Fortunes diverses en Afrique Centrale La croissance a reculé en Afrique Centrale, passant de 3,4% en 2015 à 2,4% en 2016, reflétant une situation d'équilibre au Cameroun (5,3%), en République centrafricaine (5,1%), au Tchad (1,1%), au Gabon (3,2%) et en République du Congo (1,6%) et de contraction en Guinée équatoriale (- 4,5%). Au Cameroun, la croissance a fléchi à 5,3% en 2016 à cause de la baisse de la production pétrolière et des cours du pétrole. Au Tchad, elle a ralenti dans la mesure où l'économie non pétrolière a été frappée par la réduction des dépenses et les problèmes de sécurité. La croissance s'est accélérée en République centrafricaine, la stabilité politique ayant stimulé la consommation et l'investissement, tout comme en République du Congo où de nouveaux gisements pétroliers ont été mis en exploitation, bien que la faiblesse des cours mondiaux du pétrole ait entraîné d'importantes réductions des investissements publics et plombé la croissance dans le secteur non pétrolier. Au Gabon, l'expansion est tombée à 3,2%, la baisse des cours du pétrole ayant affecté les recettes publiques et finalement l'investissement public dans les infrastructures. En Guinée équatoriale, l'économie a continué de décroître en 2016, en raison de la baisse de la production pétrolière et des cours du pétrole ainsi que de la diminution de l'investissement public.