Le Congrès des députés (chambre basse) en Espagne a adopté mardi à une écrasante majorité une motion appelant le gouvernement espagnol à reconnaître l'Etat palestinien. La motion qui avait été déposée par l'opposition socialiste et a fait l'objet d'une négociation entre partis, précise cependant que cette reconnaissance «doit être la conséquence d'une négociation entre les parties» et demande au gouvernement de mener une action «coordonnée» avec l'Union européenne. La motion a été adoptée à la quasi-unanimité par 319 voix pour, deux contre et une abstention. La motion était prévue à l'ordre du jour du parlement avant l'attaque menée mardi matin contre une synagogue de Jérusalem par deux Palestiniens, qui ont tué quatre Israéliens avant d'être abattus par la police. Le texte, qui n'est pas le premier adopté par le parlement espagnol en rapport avec l'Etat palestinien, demande au gouvernement de «reconnaître la Palestine comme Etat et sujet de droit international», tout en réaffirmant que «l'unique solution pour résoudre le conflit (israélo-palestinien) est la coexistence de deux Etats, Israël et la Palestine». Cette reconnaissance, précise encore la motion, doit être «la conséquence d'un processus de négociation entre les parties qui garantisse la paix et la sécurité pour les deux et le respect des droits des citoyens et la stabilité régionale». La motion, demande à l'exécutif espagnol de promouvoir de «manière coordonnée» cette reconnaissance au sein de l'Union européenne et enfin dans le cadre d'une solution définitive et globale (...) fondée sur la création de deux Etats. Elle exhorte le gouvernement à «oeuvrer en ce sens en recherchant une action concertée avec la communauté internationale, en particulier l'Union européenne, en prenant pleinement en compte les préoccupations légitimes, les intérêts et les aspirations de l'Etat d'Israël». Elle demande enfin que l'Espagne se serve de son siège (non permanent) au Conseil de sécurité pour promouvoir une solution juste et durable dans la région. Lundi lors d'une conférence de presse à Bruxelles, le ministre des Affaires étrangères Jose-Manuel Garcia-Margallo a rappelé que l'Espagne défend depuis longtemps le principe de la co-existence de deux Etats. Cette motion n'est pas contraignante, a-t-il cependant rappelé: «elle ne fixe pas de délais pour la reconnaissance et laisse de la marge au gouvernement pour procéder à la reconnaissance au moment qu'il jugera le plus opportun». La motion socialiste souligne aussi en préambule qu'un mouvement s'est desssiné dans plusieurs pays européens en ce sens, notamment en Suède et en Grande-Bretagne. Le chef du gouvernement Mariano Rajoy a adressé mardi un message à son homologue israélien Benjamin Netanyahu dans lequel il condamne «énergiquement» l'attentat de mardi matin.