Maroc-Espagne : Une alliance exemplaire portée par des échanges records et une vision partagée    Conseil de gouvernement : L'organisation judiciaire au menu de la prochaine réunion    Le ministère de l'Education acte la seconde tranche d'augmentation pour les enseignants    Une campagne désavouée !    Après El Guerguerate, le Maroc va ouvrir un nouveau passage avec la Mauritanie    La Bourse de Casablanca termine en baisse    Province d'Essaouira: Hausse de 8% des nuitées dans les EHTC en 2024    Le Président Joseph Aoun exige le retrait de Tsahal du sud du Liban    Donald Trump : Sera-t-il un grand président ?    Canada: Trudeau promet une riposte « robuste » si les Etats-Unis imposent des droits de douane    L'Algérie sur le point de devenir le premier acheteur africain du Su-57 russe, ce qui pourrait l'exposer à de possibles sanctions américaines    Turquie : 66 morts dans l'incendie d'un hôtel de station de ski    Rallye Dakar 2025. Ford Performance sur le podium    Le Difaa Hassani d'El Jadida se sépare à l'amiable de Zakaria Aboub    Abandon scolaire : un défi territorial aux enjeux multiples    EU excludes Sahara in Morocco aviation agreement    United States : Morocco welcomes Trump's inauguration    Marco Rubio, a Morocco ally, takes command of US diplomacy    Zakia Driouich évoque pour la première fois les spéculations sur le prix de la sardine    Maroc : les pétroliers ne répercutent pas pleinement la baisse des coûts d'achat sur les prix de vente, accuse le Conseil de la concurrence    ENIM Bénévolat organise sa Caravane Humanitaire dans la Province d'Al Haouz    Inauguration à Agadir d'une annexe de l'Institut national des beaux-arts    Publication de dix enregistrements de marques déposées auprès de l'OMPIC    Le projet de loi vise à immuniser contre toute tentative d'usurpation    Les défis de la structuration du secteur artistique et l'accès aux droits économiques et sociaux fondamentaux    Kalam, le magazine des cultures du Maroc pour les enfants marocains du monde [Interview]    « Reflet » : Le tout premier spectacle de Meryem Benoua au Maroc, une comédie inédite signée Tendansia, à découvrir en février    Prévisions 2025 : Le Maroc se redresse grâce à l'agriculture, l'industrie et les services    Hausse du prix de la sardine: le gouvernement appelle à lutter contre les spéculations    Gasoil et Essence : la capacité de stockage s'élève à 1,56 MT    Donald Trump. A peine investi, il sort de l'OMS et de l'accord de Paris    Le projet de loi relatif au code des juridictions financières approuvé    Hammouchi reçoit l'Inspecteur général par intérim de la police du Pakistan    Les Verts annoncent la date de la démission du bureau directeur !    Info en images. Mobilisation globale contre la vague de froid    Quart de finale. CCAF/ Constantine-RSB, possible remake de l'affaire 'RSB-USMA' !    LDC: Ayoub El Khayati sur le podium des ''Meilleurs '' !    Tirage de la CAN Maroc 25 / J-6 : Les chapeaux ?    Ligue des Champions : Voici le programme de ce mardi    Arabie Saoudite : Yassine Bounou remporte le prix du meilleur arrêt    Irrigation : Lancement d'un programme pour soutenir la transition vers l'énergie solaire    Bensaid annonce la généralisation des services "Pass Jeunes" à l'échelle nationale (Vidéo)    ONU: Le Maroc appelle au respect du cessez-le-feu à Gaza, espère le lancement d'un vrai processus de paix au Moyen-Orient    Pourquoi Biden n'est-il pas revenu sur la reconnaissance par Trump de la souveraineté du Maroc sur le Sahara ?    Marco Rubio, bête noire de l'Algérie, confirmé par le Sénat américain au poste de Secrétaire d'Etat    Le premier vol Royal Air Maroc s'est envolé lundi pour Pékin    Mme Seghrouchni: 2.373 agents amazighophones déployés à fin 2025    À Agadir, la nouvelle usine du groupe de câblage automobile Leoni inaugurée, 230 millions de dirhams mobilisés    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Abandon scolaire : un défi territorial aux enjeux multiples
Publié dans Les ECO le 21 - 01 - 2025

Malgré des avancées notables dans l'accès à l'éducation, l'abandon scolaire reste une problématique au Maroc, affectant des milliers d'enfants chaque année. Une récente étude d'Aomar Ibourk et Soukaina Raoui, publiée par le Policy Center for the New South, révèle l'impact des disparités territoriales et met en lumière des solutions novatrices pour remédier à ce phénomène qui coûte chaque année près de 9 MMDH au pays.
L'abandon scolaire demeure l'une des problématiques majeures du système éducatif, avec des répercussions économiques, sociales et intergénérationnelles. Malgré des progrès significatifs en matière de scolarisation, comme en témoigne un taux d'inscription au primaire dépassant 95% en 2024, de nombreux enfants continuent de quitter les bancs de l'école prématurément, privant ainsi le pays d'un potentiel de développement important.
Une étude récente menée par Aomar Ibourk et Soukaina Raoui, publiée dans le site du Policy center for the new south (PCNS), met en lumière les déterminants territoriaux de ce phénomène et offre des perspectives novatrices pour y remédier.
Un défi persistant malgré les progrès
En 2019-2020, plus de 304.545 élèves ont abandonné l'école publique, dont 78% dans les cycles primaire et secondaire collégial. Ces chiffres traduisent une réalité alarmante, malgré des efforts colossaux déployés pour améliorer l'accès à l'éducation, des disparités régionales et sociales continuent d'entraver la rétention scolaire.
Les régions de Marrakech-Safi et Béni Mellal-Khénifra concentrent les taux d'abandon les plus élevés, avec des taux atteignant 25% dans certaines provinces rurales, comme Azilal ou Youssoufia.
Ce phénomène n'est pas sans coût pour le pays. L'abandon scolaire représente une perte estimée à 9 milliards de dirhams par an, soit près de 10% du budget national de l'éducation. Plus qu'un enjeu éducatif, il s'agit d'un défi structurel qui reflète des inégalités profondes entre régions.
Les facteurs territoriaux
L'étude d'Ibourk et Raoui repose sur une analyse spatiale approfondie, mobilisant 100 variables réparties en dix composantes territoriales. Ces dimensions vont des conditions de vie aux structures familiales, en passant par l'environnement éducatif et les spécificités linguistiques. Les résultats de l'étude montrent que l'abandon scolaire est un phénomène multifactoriel, où les facteurs territoriaux jouent un rôle prépondérant.
En effet, les provinces les plus touchées, souvent rurales, souffrent de niveaux élevés de pauvreté multidimensionnelle. Une corrélation significative a été observée entre la pauvreté et les taux d'abandon scolaire (+0,48% dans les modèles spatiaux). L'accès limité à des services essentiels, tels que l'eau potable (-0,06%) ou Internet (-0,21%), aggrave la situation.
Par ailleurs, il est à noter que les ménages polygames et de grande taille sont particulièrement exposés, en raison des pressions financières qui en découlent. Dans ces foyers, les enfants sont souvent contraints de quitter l'école pour soutenir leur famille, un facteur exacerbé par le manque d'opportunités économiques.
En outre, les infrastructures scolaires, notamment dans les zones rurales, sont insuffisantes. La distance aux routes pavées et aux établissements scolaires reste un obstacle majeur (+0,57% pour chaque augmentation significative de la distance). Les écoles satellites, bien que prometteuses, peinent à retenir les élèves, surtout les filles.
Dans les régions où les langues locales prédominent, la maîtrise insuffisante du français ou de l'anglais constitue une barrière supplémentaire. L'étude relève que les zones où les populations parlent couramment ces langues présentent des taux d'abandon inférieurs (-0,33% pour les locuteurs arabophones et francophones).
Recommandations
Pour faire face à l'ampleur du défi de l'abandon scolaire, l'étude propose une série de recommandations concrètes et intégrées. Elle souligne la nécessité de cibler les zones les plus vulnérables à travers des politiques adaptées, incluant une discrimination positive en faveur des régions rurales, avec la construction d'écoles de proximité et des programmes spécifiques pour les filles.
Le renforcement des programmes sociaux, tels que Tayssir et «Un million de cartables», est également recommandé, en élargissant leur couverture géographique et en adoptant des approches territorialisées.
Par ailleurs, l'investissement dans les infrastructures, notamment pour réduire les distances aux établissements scolaires et améliorer l'accès à des services de base comme l'Internet et l'eau potable, est jugé prioritaire.
L'étude insiste également sur le rôle primordial de l'éducation préscolaire, appelant à des investissements dans ce secteur pour établir des bases solides dès le plus jeune âge. Enfin, la création d'emplois qualifiés dans les zones rurales est préconisée afin de réduire la pression économique sur les familles et limiter les abandons liés à des besoins de subsistance.
Une analyse spatiale innovante
L'utilisation d'approches spatiales par les auteurs a permis de révéler des schémas de dépendance géographique. Les provinces voisines partagent souvent des taux similaires d'abandon scolaire, ce qui reflète une contagion des inégalités. Par exemple, les provinces de Marrakech-Safi (Chichaoua, Rhamna) et celles de Taza-Taounate-Al Hoceima forment des clusters à haut risque, où les taux d'abandon scolaire sont particulièrement élevés.
Sanae Raqui / Les Inspirations ECO


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.