Des représentants du gouvernement russe ont récemment annoncé la signature des premiers contrats pour livrer le chasseur de cinquième génération Su-57. Bien que Moscou n'ait pas divulgué l'identité du premier acheteur, «il est largement supposé qu'il s'agit de l'Algérie», a-t-on souligné. Selon des journalistes polonais qui ont dévoilé l'information, «cette transaction permettrait à la Russie de résoudre simultanément deux enjeux : vendre ses avions à un prix avantageux tout en créant des difficultés pour deux membres de l'Otan, la France et l'Espagne.» L'Algérie, partenaire militaire de longue date de la Russie, se situe juste derrière l'Inde en termes d'importations d'armements russes. Selon l'Institut de Washington, plus de trois quarts des armes importées par l'Algérie ces dernières années provenaient de Russie. L'Algérie exploite déjà plusieurs modèles d'avions russes tels que le Su-30MKA, le MiG-29 et le Su-24. Si la flotte aérienne du régime gérontocratique se renforce avec des chasseurs Su-57, l'Algérie deviendra le premier pays africain à disposer de chasseurs de cinquième génération, une classe d'avions que nul autre Etat africain ne possède à ce jour. Cette potentielle transaction «est perçue comme une manœuvre stratégique de l'Algérie pour contrer l'expansion militaire de son rival régional, le Maroc, qui modernise ses forces aériennes en s'équipant de chasseurs américains F-16C/D Block 72.» Cependant, l'arrivée de chasseurs russes en Algérie pourrait exposer le pays à de possibles sanctions américaines. En 2022, le chef de la diplomatie américaine avait vivement critiqué la frénésie dépensière militaire algérienne, qui garnit les caisses russes.