L'Armée de l'air algérienne est sur le point d'intégrer à son arsenal des avions de combat Su-35 d'origine russe, «un lot initialement destiné à l'Egypte puis à l'Iran», bien qu'il ait été prévu, à l'origine, que l'Algérie acquière des chasseurs Su-57 de cinquième génération, mais «le retard dans la production et la livraison de ces appareils aurait pu pousser le pays à se tourner vers le Su-35», selon des sources algériennes qui déplorent le poids des dépenses militaires sur le budget dans un contexte de crise sociale et politique. Cette nouvelle emplette est critiquée par les experts, puisque l'Algérie incorpore déjà une flotte de plus de 70 chasseurs Su-30MKA «intégrant des technologies telles que des moteurs à poussée vectorielle et des radars à réseau phasé», et que le Su-35 n'introduit pas de nouvelles missions que le Su-30 ne puisse accomplir. «En réalité, l'intégration des Su-35 pourrait engendrer des complications logistiques et de maintenance en raison de l'ajout d'un nouveau modèle à la flotte algérienne, surtout si l'on considère l'option de moderniser les Su-30MKA avec des composants du Su-35, tels que les moteurs et les radars», confient les spécialistes militaires. Le coût de production du Su-35 est estimé à environ 18 millions de dollars. La Russie, qui peine à honorer ses commandes d'équipements militaires en raison de la guerre en Ukraine, veut renouer avec une «stratégie d'exportation plus engagée pour maintenir ses relations internationales dans le domaine de la défense, en particulier avec des partenaires clés tels que l'Algérie, la Chine et l'Inde». Selon des sources proche du dossier, il est également possible que les Su-35 remplacent les intercepteurs MiG-25, récemment retirés par l'Algérie ou les chasseurs d'attaque Su-24M, alors que les hypothèses restent ouvertes sur la configuration future de la flotte algérienne.