La France votera pour l'octroi à la Palestine d'un statut d'État non membre observateur aux Nations Unies, a déclaré mardi le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Le gouvernement espagnol a annoncé, lui aussi, hier mercredi qu'il voterait aujourd'hui jeudi oui à la résolution pour que la Palestine obtienne un nouveau statut rehaussé d'»Etat observateur non-membre» à l'ONU. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a annoncé qu'il demanderait le 29 novembre (NDLR : aujourd'hui), aux Nations unies d'accorder ce statut à la Palestine, se disant prêt à entamer des pourparlers avec Israël une fois qu'il l'aura obtenu. «Jeudi ou vendredi prochains, quand la question sera posée, la France répondra oui par souci de cohérence», a déclaré Laurent Fabius à l'Assemblée nationale, lors de la séance des questions au gouvernement. «Le moment où cette question va être posée est un moment très délicat, à la fois parce que le cessez-le-feu est extrêmement fragile, parce qu'il y a les élections israéliennes, parce qu'il y a un changement dans la composition de l'administration américaine», a-t-il toutefois ajouté. «C'est seulement par la négociation, que nous demandons sans condition et immédiate entre les deux parties, qu'on pourra aboutir à la concrétisation d'un Etat palestinien», a-t-il encore dit. La semaine dernière, Laurent Fabius avait laissé entendre que la France s'orientait vers un soutien à la demande palestinienne à l'Onu, rappelant l'engagement du président François Hollande d'oeuvrer à sa reconnaissance internationale. Sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, Paris avait plaidé en faveur d'un statut de non membre pour la Palestine à l'Onu, similaire à celui du Vatican. La France avait également voté pour que la Palestine devienne membre de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco). De son côté, le gouvernement espagnol a annoncé lui aussi qu'il voterait oui à la résolution pour que la Palestine obtienne un nouveau statut rehaussé d'»Etat observateur non-membre» à l'ONU. «L'Espagne votera demain oui à la demande palestinienne, en cohérence avec notre histoire et parce que nous croyons que c'est la solution la plus adéquate pour nous rapprocher de la paix», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, José Manuel García-Margallo, devant les députés. «Notre gouvernement aurait préféré que l'on ne doive pas aller jusqu'à ce vote, parce que cela aurait signifié une avancée dans les négociations de paix», a souligné le ministre, regrettant aussi «que la communauté internationale (n'ait) pu offrir à l'autorité nationale palestinienne une solution alternative» à ce vote. De même, l'Espagne «aurait préféré que l'Union européenne vote ensemble», a-t-il indiqué: «jusqu'à la dernière seconde nous avons fait des efforts pour parvenir à un consensus entre les 27 Etats membres». «Cela n'a pas été possible et nous avons dû adopter une position unilatérale». Le chef du gouvernement Mariano Rajoy avait déclaré mardi que le gouvernement attendrait la présentation officielle de la résolution pour décider si elle soutient ou non l'initiative. Mais il avait aussi rappelé la position espagnole: «Nous avons toujours exprimé notre engagement en faveur de la solution passant par deux Etats et nous allons continuer à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour y parvenir»