Matthias Renault, député de la troisième circonscription de la Somme, a adressé une lettre officielle à la procureur de la République de Paris, Laure Beccuau, pour signaler des faits susceptibles de constituer une infraction pénale, conformément à l'article 40 du code de procédure pénale. Dans sa missive datée du 20 janvier, l'élu fait référence à un article publié par le journal L'Opinion intitulé «Halal : la petite cuisine de la Grande Mosquée de Paris.» Ce dernier évoque un dispositif lié à la certification halal des produits exportés de France vers l'Algérie, qui serait imposé par les autorités algériennes et administré exclusivement par la Grande Mosquée de Paris. Selon les informations relayées, les services douaniers algériens ont désigné la Grande Mosquée de Paris comme l'unique opérateur habilité à certifier rituellement un large éventail de produits destinés à l'exportation, allant des viandes aux confiseries, en passant par les huiles et les arômes. Cette certification, obligatoire pour les exportateurs, est assortie de frais, ce qui, selon M. Renault, pourrait s'apparenter à une forme de droit de douane déguisé, restreignant ainsi la concurrence sur le marché. Le député souligne que ce mécanisme de certification payant pourrait relever de l'extorsion, comme le dispose l'article 312-1 du code pénal. En conséquence, il invite la justice à examiner ces faits qui, selon lui, soulèvent des interrogations sur leur légalité et leur conformité aux principes du libre commerce. La Grande Mosquée de Paris n'a pour l'heure pas réagi à ces accusations. Contactée, aucune déclaration officielle n'a été communiquée par les autorités concernées. Cette révélation s'inscrit dans un contexte de surveillance accrue des pratiques commerciales transfrontalières et de leur conformité au droit français et européen, alors que les relations entre Alger et Paris s'enveniment.