, portée par une amélioration des conditions climatiques et une reprise progressive de la demande intérieure. L'inflation resterait maîtrisée, et le Royaume poursuivrait sa trajectoire de consolidation budgétaire. Toutefois, des défis persistent, ayant trait notamment à l'emploi et à l'efficacité du climat des affaires. L'économie marocaine devrait poursuivre sa dynamique de reprise en 2025, selon les dernières projections de la Banque mondiale. Après une année 2024 marquée par des conditions météorologiques difficiles et un contexte international incertain, la croissance serait soutenue par un secteur agricole en amélioration et par la demande intérieure. Parallèlement, l'inflation resterait sous contrôle, et le déficit budgétaire poursuivrait sa trajectoire descendante. Cependant, ces perspectives favorables ne doivent pas occulter les défis persistants, notamment en matière d'emploi et d'attractivité économique, qui nécessitent des réformes ciblées. Des perspectives économiques jugées robustes Les perspectives économiques du Maroc restent « robustes », selon la Banque mondiale. Lors d'une table ronde organisée ce mercredi 26 mars à Rabat, le directeur de Division pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale, Ahmadou Moustapha Ndiaye, a mis en avant la stabilité de la position extérieure du pays, une inflation sous contrôle et une trajectoire régulière d'assainissement budgétaire. Il a néanmoins souligné l'importance de poursuivre les réformes structurelles afin de répondre aux défis du marché du travail et d'améliorer l'environnement des affaires. L'économiste senior principal à la Banque mondiale, Javier Diaz Cassou, a précisé de son côté que la croissance économique du Maroc devrait atteindre 3,6% en 2025 avant de s'établir à 3,5% en 2026. Ces niveaux, bien que solides, restent conformes aux tendances observées avant la pandémie. Le dernier rapport de suivi de la situation économique au Maroc, publié par la Banque mondiale sous le titre « Prioriser les réformes pour améliorer le climat des affaires », met en évidence plusieurs dynamiques économiques. Parmi celles-ci, une reprise du secteur agricole, favorisée par des conditions météorologiques plus clémentes, devrait permettre une croissance moyenne du PIB agricole autour de 2,6% à moyen terme. En revanche, le PIB non agricole connaîtrait un léger ralentissement en 2025, en raison d'un effet de base après la forte progression de certains secteurs en 2024. Une croissance portée par la demande intérieure L'inflation resterait maîtrisée, malgré certaines tensions observées durant le Ramadan. Les anticipations d'inflation relevées par les enquêtes de Bank Al-Maghrib confirment cette tendance, et l'inflation sous-jacente ne montre pas de signes de dérive inquiétante. Le déficit du compte courant pourrait légèrement se creuser, principalement en raison d'une reprise de la demande intérieure. Toutefois, il resterait inférieur aux moyennes historiques et n'inquiète pas les experts de la Banque mondiale. Par ailleurs, la réduction progressive du déficit budgétaire amorcée ces dernières années se poursuivrait, permettant une lente diminution du ratio dette/PIB, qui devrait se situer entre 67% et 68% sur la période de projection. Javier Diaz Cassou a également noté que le rôle du secteur public dans l'économie marocaine se renforçait, en cohérence avec les orientations du nouveau modèle de développement du pays. Il a cependant rappelé que d'importants défis subsistent, notamment en matière de pouvoir d'achat, après le choc inflationniste des dernières années. Les défis du climat des affaires et de l'emploi La Banque mondiale a insisté sur l'importance de l'amélioration du climat des affaires pour soutenir la croissance et favoriser un marché du travail plus inclusif. Selon Ahmadou Moustapha Ndiaye, des réformes ciblées sont nécessaires pour optimiser l'environnement économique et stimuler la création d'emplois, notamment pour les jeunes. Le dernier rapport de suivi met en avant les performances du Maroc en matière de réglementation et de services publics, jugées supérieures à celles des pays à revenu comparable. Toutefois, l'efficacité opérationnelle reste un point faible. Parmi les pistes d'amélioration figurent la simplification des procédures administratives, la digitalisation des services et l'accélération des réformes sur l'insolvabilité des entreprises. Le programme « Business Ready », qui succède au « Doing Business », constitue une opportunité pour structurer ces réformes. Le Maroc fait partie des premiers pays à y participer, ce qui pourrait lui permettre d'accélérer la modernisation de son cadre réglementaire et de son attractivité économique. Par ailleurs, bien que le marché du travail urbain ait montré des signes d'amélioration en 2024, avec la création d'environ 162.000 emplois, la progression de l'emploi reste insuffisante face à l'augmentation de la population active. Sur la dernière décennie, la population en âge de travailler a augmenté de plus de 10%, alors que l'emploi n'a progressé que de 1,5%. Dans ce contexte, la Banque mondiale estime que le Maroc dispose d'un potentiel important pour renforcer son attractivité économique et favoriser une croissance plus inclusive, à condition de poursuivre les réformes nécessaires.