Les perspectives restent globalement « positives » au Maroc en 2025, avec une inflation maîtrisée et un déficit du compte courant inférieur à la moyenne, assure la Banque mondiale dans le nouveau Rapport de suivi de la situation économique dans le Royaume. Sous l'intitulé « Prioriser les réformes pour améliorer le climat des affaires », le rapport, présenté mercredi 26 mars dans le cadre d'une table ronde, cite aussi la solidité des réserves de liquidités extérieures, la poursuite progressive de l'assainissement des finances publiques et une répartition équilibrée des risques. Cependant, les responsables de l'institution internationale estiment que la création insuffisante d'emplois demeure « un défi fondamental ». Au cours de la dernière décennie, la population en âge de travailler a augmenté de plus de 10 %, tandis que l'emploi n'a progressé que de 1,5 %. Lire aussi | L'abaissement du taux directeur vise à soutenir la croissance, estime AGR Cet écart structurel en matière de création d'emplois s'explique par plusieurs facteurs, notamment l'impact cumulé des chocs post-pandémiques, l'effet encore limité des politiques et réformes actuelles sur la croissance économique, ainsi que des normes sociales liées au genre, qui restreignent la participation des femmes au marché du travail. La Banque mondiale rappelle, encore une fois, « le manque de dynamisme du secteur privé marocain, avec peu d'entreprises à forte croissance, essentielles à la création d'emplois selon l'expérience d'autres pays ». Cette situation pourrait refléter des faiblesses structurelles sous-jacentes dans l'environnement des affaires. Quid des indicateurs chiffrés La croissance du PIB réel devrait s'accélérer pour atteindre 3,6 % en 2025, indique le rapport présenté par Ahmadou Moustapha Ndiaye, Directeur de Division pour le Maghreb et Malte, et Javier Diaz Cassou, Economiste sénior principal pour le Maroc. « La poursuite de réformes structurelles pour répondre aux chocs récents et aux défis liés à l'emploi, notamment ceux auxquels sont confrontés les jeunes Marocains, demeure essentielle pour soutenir la croissance économique. Cela nécessitera des améliorations ciblées de l'environnement des affaires», souligne M. Ndiaye. Lire aussi | La croissance économique en hausse de 3% au Maroc au 4è trimestre 2024 Les données satellitaires indiquent que, bien que les conditions climatiques demeurent difficiles, elles se sont améliorées par rapport à l'année précédente, ce qui devrait favoriser une reprise partielle de la production. Le PIB agricole devrait ainsi augmenter de 4,5 %, sous l'hypothèse d'une augmentation modeste de la production céréalière et du maintien de la croissance des cultures irriguées à plus forte valeur ajoutée. En revanche, la croissance non agricole devrait légèrement ralentir pour s'établir à 3,5 %, en raison principalement d'un effet de base. Le taux de croissance élevé de certaines composantes de l'offre globale (comme les phosphates) et de la demande (notamment l'investissement) qui ont contribué à l'accélération de la croissance en 2024 a quelque peu diminué, tout en restant robuste.