Le Conseil de la concurrence a révélé, dans son dernier rapport, que les entreprises de distribution de carburants n'ont pas pleinement répercuté les baisses des coûts d'achat sur les prix de vente du gasoil et de l'essence. Alors que les prix internationaux et les coûts d'approvisionnement ont connu une diminution significative, les opérateurs n'ont réduit les prix que de manière partielle, suscitant des interrogations sur leur respect des engagements pris dans le cadre des accords de conciliation. Ces manquements pourrait refléter des anomalies dans la régulation du marché pétrolier. Le Conseil de la concurrence a déploré, dans son quatrième rapport portant sur le suivi de l'exécution des engagements pris par les entreprises de distribution de gasoil et d'essence dans le cadre des accords de conciliation pour le troisième trimestre de l'année 2024, que la baisse des prix de vente du gasoil ait été inférieure de 27 centimes par litre par rapport à la diminution des coûts d'achat et des prix internationaux. Concernant l'essence, le document souligne que les neuf entreprises concernées ont, d'une part, répercuté l'ensemble des baisses observées des coûts d'achat sur les prix de vente. Il précise, en outre, que le marché a connu durant cette période une tendance générale à la baisse des prix, tant au niveau des coûts d'achat que des prix de vente pour les deux types de carburants. Toutefois, ces évolutions ont été inégales : les prix internationaux ont enregistré une diminution similaire à celle des coûts d'achat du gasoil tandis que pour l'essence, la baisse des coûts d'achat a été plus marquée, atteignant un écart de 33 centimes. Sur le plan des importations, le rapport note une hausse de 10,8 % du volume total importé de gasoil et d'essence, atteignant environ 1,7 million de tonnes. En revanche, leur valeur a diminué de 9,75 %, s'élevant à 14,03 milliards de dirhams, comparativement à l'année précédente. Les neuf entreprises impliquées ont représenté 84 % du volume et de la valeur des importations. En ce qui concerne les marges brutes des entreprises, elles ont atteint, pour le troisième trimestre de 2024, 1,46 dirham par litre pour le gasoil et deux dirhams par litre pour l'essence, marquant ainsi une augmentation par rapport au deuxième trimestre de la même année, où les marges étaient de 1,21 dirham et 1,79 dirham respectivement. Toutefois, ces niveaux demeurent proches de ceux enregistrés au premier semestre 2024. Enfin, les recettes fiscales issues de l'importation de ces carburants (taxe intérieure de consommation et TVA) ont progressé de 6,6 %, atteignant 7,21 milliards de dirhams, soit une augmentation de 454 millions de dirhams, attribuée à la hausse des volumes importés et à l'augmentation des recettes fiscales. Les prix à la pompe ont atteint des niveaux record en 2024, avec le sans-plomb à plus de 14,30 dirhams et le gazole frôlant les 12,5 dirhams. Plusieurs syndicats du transport routier avaient observé plusieurs grèves, exigeant le plafonnement du tarif des carburants et des marges des distributeurs d'hydrocarbures.