Un mouvement de boycott de grande ampleur gagne les réseaux sociaux marocains, dans le but de faire pression sur les entreprises liées aux massacres israéliens à Gaza. Depuis le déclenchement de l'agression israélienne contre Gaza, les appels aux boycott se multiplient sur les réseaux sociaux. Les consommateurs-activistes marocains cherchent à faire pression sur le gouvernement israélien, en cessant tout achat de produits venant d'entreprises directement ou indirectement liées à l'Etat hébreux. Les internautes partagent sur Facebook, Instagram ou Twitter des vidéos des restaurants vides de certaines chaînes de restauration rapide, en se félicitant du succès de leur démarche.
"Le boycott fonctionne. Plusieurs marques souffrent effectivement de cela, et au Maroc on a l'exemple de la campagne de boycott au Maroc 2018 pour le prouver. Et même si on peut croire que certaines enseignes sont trop grandes pour en ressentir les effets, on aura au moins la conscience tranquille", nous explique Ilyas, un jeune cadre dans le privé engagé dans cette campagne.
Selon Kawtar Dazin, membre du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions), "l'idée fondamentale est que l'état sioniste ne peut maintenir son régime de colonialisme et de nettoyage ethnique sans le soutien des entreprises complices telles que Carrefour, Puma, AXA et Teva. Notre responsabilité éthique est de faire pression sur ces entreprises jusqu'à ce qu'elles mettent fin à leur complicité".
"Par exemple, le Groupe Carrefour, en distribuant les produits des colonies illégales, est directement lié à l'infrastructure de l'occupation israélienne. En offrant des milliers de colis aux soldats israéliens qui sont partis commettre des crimes de masse à Gaza, Carrefour devient complice des crimes de guerre commis par le régime israélien d'occupation", poursuit la militante.
Produits alternatifs
Certaines entreprises visées ont réagi à la menace de boycott, en insistant sur leur appartenance nationale. Par exemple, McDonald's Maroc a lancé une campagne publicitaire mettant en avant son caractère 100 % marocain, dans une tentative de se dissocier de McDonald's Israël, franchise accusée d'avoir fourni gratuitement des repas aux soldats du Tsahal. Selon les personnes interrogées par l'Opinion, cette communication a eu peu d'effets sur eux.
Selon eux, il vaudrait mieux privilégier des produits alternatifs, et si possible marocains. "Je boycotte les produits fabriqués en Israël depuis toujours. Maintenant, cela dépend de chacun, ça peut affecter ou pas le quotidien. Je suis un MRE, donc je privilégie toujours les produits marocains quand je les trouve, comme les fruits et légumes, etc", nous affirme Nidal. "La cause est importante et en plus des alternatives de produits existent. Je préfère consommer marocain en faisant attention à qui tient la société", abonde dans le même sens Mouhcine, un activiste du boycott sur les réseaux sociaux. Si l'effet souhaité n'est pas toujours visible sur le chiffre d'affaires de ces groupes internationaux, l'important pour les boycotteurs est que leurs habitudes de consommation soient en adéquation avec leurs valeurs. "Nous encourageons activement la participation en mettant l'accent sur l'impact individuel et collectif. Le boycott n'est pas seulement un outil de pression, c'est un devoir humain consistant à s'abstenir de contribuer à la sponsorisation de la colonisation et du génocide en cours. Chaque acte de boycott, aussi modeste soit-il, contribue à exercer une pression économique et morale contre les politiques de l'occupation sioniste", insiste Kawtar Dazin, membre du mouvement BDS.