Le BDS Maroc (Boycott désinvestissement et sanctions) n'a pas tardé à livrer sa réponse suite à la sélection de trois films marocains (Razzia de Nabil Ayouch, Sofia de Meryem Ben'Mbarek et Apatride de Narjiss Nejjar) dans la première édition du Festival du film de la ville de Haïfa. Le mouvement BDS Maroc a organisé une conférence de presse, ce mardi 18 septembre, à Rabat, pour annoncer le lancement de la «Campagne marocaine pour le boycott académique et culturel d'Israël» (MACBI) pour exprimer sa solidarité avec le peuple palestinien dans sa lutte pour la défense de ses droits légitimes face à l'occupation et la colonisation. Une dizaine de signataires étaient présents lors de la conférence de presse. «Cette campagne est un prolongement du mouvement mondial, de boycott culturel et académique, qui a débuté en Palestine en 2004 (Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d'Israël, ndlr)», explique à Hespress FR Sion Assidon, président de BDS Maroc. Le but de MACBI est de «convaincre les artistes de ne pas partir en visite à Israël et de refuser la coopération avec les établissements universitaires qui sont contrôlés par l'armée», a-t-il ajouté. Cette initiative intervient quelques jours après la polémique suscitée par la sélection des trois films marocains au festival du film de Haïfa. «Nous espérons que cette campagne sera permanente. Notre objectif est de sensibiliser les gens et les habitants marocains pour qu'ils se rendent compte qu'Israël et la colonisation sioniste a dépassé les limites avec ses actions à Al Qods», martèle fermement notre interlocuteur. Contre la normalisation Avec le MACBI, les signataires s'engagent s'opposer à «toutes les formes de normalisation des relations du Maroc, qu'elles soient publiques ou privées, notamment celles spécifiquement académiques, universitaires, culturelles, artistiques et sportives, avec l'Etat colonial sioniste, ses institutions et ses représentants», peut-on lire dans le communiqué de presse de l'annonce. Les adhérents à ce mouvement devront s'abstenir, sur le plan universitaire ou culturel, de participer à toute manifestation ou spectacle où interviennent «les institutions de l'occupation ou ses lobbies, que ce soit à l'intérieur du territoire de la Palestine ou en dehors, de dénoncer publiquement toute participation à de telles activités de normalisation et de contribuer à les faire échouer dans la mesure du possible». De plus, ils devront s'abstenir de participer à toute collaboration académique ou scientifique organisée par les institutions de l'occupation». Parmi les 74 signataires, de nombreux journalistes, artistes, intellectuels et membres de la société civile. Le directeur de publication de Lakome, Ali Anouzla, le réalisateur Faouzi Bensaidi, le comédien Mohamed Choubi, la journaliste Sanaa Al Aji, l'écrivain Driss Jaydane et Abdellatif Laabi, le professeur Mohamed Tozy, figurent parmi les premiers signataires de cette campagne nationale. L'économite Najib Akesbi était présent lors de la conférence de presse. Il a déclaré à Hespress FR que chaque «personne doit se lever, manifester et dire ça suffit, surtout pour l'opinion publique marocaine». De plus, poursuit notre interlocuteur, le «citoyen marocain doit être conscient que s'il consomme certains produits ou marques, s'il donne 100 dirhams, la moitié au moins est dans les poches du colonisateur israélien. Cela renforce la force des sionistes pour qu'ils continuent de réprimer les Palestiniens dans leur campagne de persécution et de colonisation».