En réponse à la crise du Covid-19, Bank Al-Maghrib (BAM) a très vite mis en oeuvre plusieurs mesures importantes pour soutenir le financement de l'économie par le canal du crédit bancaire et celui du financement de marché. La politique monétaire de Bank Al-Maghrib en 2020 a été menée dans des conditions inhabituelles marquées par des niveaux d'incertitude très élevés, ainsi que par des changements imprévisibles de la santé et des conditions économiques, indique le Fonds Monétaire Arabe (FMA) dans un nouveau rapport. « Malgré ce contexte, Bank Al- Maghrib a publié ses prévisions et autres publications conformément au calendrier pré-annoncé. Le Conseil de BAM a tenu sa première réunion de l'année 2020 le 17 mars, avant même que le gouvernement ne déclare l'état d'urgence sanitaire », selon le rapport du FMA sur la politique monétaire dans la région arabe, fraîchement publié. De plus, poursuit la même source, les projections de BAM ont été finalisées avant que la Covid-19 ne soit déclarée pandémie par l'OMS le 11 mars. Ces projections étaient cependant fondées sur les hypothèses selon lesquelles le virus sera contenu et son impact économique sera limité. Taux directeur, taux débiteurs et taux créditeurs Compte tenu alors de la grande incertitude quant à la propagation de la pandémie dans le monde et à la disponibilité d'une solution médicale contre le virus, BAM a décidé de réduire son taux directeur de 25 points de base (pb) à 2% afin de soutenir l'économie. La banque centrale a du même réviser, avant sa deuxième réunion en 2020, ses prévisions à deux reprises, selon une approche sectorielle - qui prend en considération, principalement, l'impact sur chaque branche d'activité économique des restrictions adoptées par les autorités pour contenir le virus. Des prévisions qui ont indiqué une détérioration significative de la situation économique nationale. Parallèlement, Bank Al- Maghrib a mis en place plusieurs mesures d'assouplissement. Lors de sa réunion du 16 juin 2020, il a, par exemple, décidé de rebaisser le taux directeur de 50 points de base, à 1,5 %, et d'assouplir totalement la réserve légale obligatoire des banques. D'après le FMA, les deux baisses du taux directeur de mars (-25 pbs) et juin (-50 pbs) 2020 ont entraîné une baisse des taux d'intérêt taux sur tous les marchés. « Malgré une augmentation significative du risque, les taux débiteurs sur les crédits aux secteurs non financiers ont diminué d'une moyenne de 4,91% au T4-2019 à 4,42% au T4-2020. Les taux appliqués aux particuliers ont diminué de 57 pb à 4,98%. Idem pour ceux destinés aux entreprises qui ont baissé de 49 pb à 4,28% », ajoute le FMA. En raison de conditions préférentielles octroyées dans le cadre du programme « Intelaka », poursuit la même source, les entrepreneurs individuels ont bénéficié de la plus forte baisse des taux - elle était en moyenne de 135 pb pour les facilités de liquidité et de 341 pb pour les prêts d'équipement. Pour soutenir ce programme, BAM a mis en place une facilité de refinancement illimitée à un taux bonifié de 1,25 % pour les prêts bancaires, tant sur le crédit d'exploitation que sur le crédit d'investissement. Dans le cadre dudit programme, la banque centrale a également assoupli les exigences de fonds propres réglementaires appliquées aux banques pour les prêts accordés aux TPE (Très Petites Entreprises). Stress tests, régime de change Outre les mesures de politique monétaire, BAM a engagé plusieurs actions dans tous ses domaines d'intervention. Du côté de la politique prudentielle, elle a temporairement assoupli certaines de ses exigences réglementaires pour permettre aux banques d'augmenter l'offre de crédit. Cela comprend, entre autres, l'autorisation pour les banques de dépasser le ratio de liquidité. En parallèle, pour assurer la sauvegarde de la résilience du système bancaire, BAM a réalisé des stress tests, qui ont montré un risque contenu pour la solvabilité des banques. Du côté de la politique de change et de la gestion des réserves, le FMA indique que la principale priorité de la banque centrale a été d'éviter toute pénurie de réserves qui pourrait résulter de chocs imprévus sur la balance des paiements. La principale mesure réalisée donc a été le tirage, le 7 avril 2020, de toutes les ressources disponibles (environ 3 milliards de dollars) dans le cadre de l'accord au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) du FMI. Ce montant était déposé à Bank Al-Maghrib pour conserver de solides réserves extérieures dans un contexte d'incertitudes accrues. Pour sa part, le gouvernement a mobilisé des emprunts bilatéraux et multilatéraux d'un montant de 25,4 milliards de dirhams à fin décembre 2020 et a émis des obligations souveraines sur lemarché financier international d'un milliard d'euros en septembre 2020 et 3 milliards de dollars en décembre de la même année. Cela a contribué à dissiper toutes les inquiétudes concernant la réforme du régime de change et facilité la transition vers sa deuxième phase en cours. Initiée le 9 mars 2020, cette deuxième phase consiste en un nouvel élargissement de la bande de fluctuation du dirham de ± 2,5 pour cent à ± 5 pour cent, tout en maintenant le panier de devises inchangé (composé de 60 % d'euro et de 40% du dollar américain). Côté pronostics, le Fonds Monétaire Arabe table sur une croissance économique de 5,3% en 2021, sous l'effet de la reprise économique mondiale attendue, et du rebond du secteur agricole. Pour 2022, le FMA prévoit à ce que la croissance économique se consolide pour atteindre 3,3%, avec une nouvelle amélioration du rythme des activités non agricoles à 3,8% et une baisse de 2% de la valeur ajoutée agricole. «Dans ce contexte, et compte tenu d'autres facteurs temporaires liés à la hausse des prix du pétrole et de certains produits alimentaires importés, l'inflation devrait encore s'accélérer restant à des niveaux modérés, s'établissant à 1% en 2021 et 1,2% en 2022», prévoit le FMA.
A. CHANNAJE Une importante introduction en Bourse se prépare Les dirigeants de la Bourse de Casablanca, et ceux d'une grande banque d'affaires de la place, sont fortement mobilisés actuellement afin de faire aboutir un projet d'introduction en Bourse (IPO) avant la fin de cette année 2021. Et selon les informations de l'Intermédiaire Maroc, cette IPO concernerait la société Travaux Généraux de Construction de Casablanca (TGCC), fondée et dirigée par Mohamed Bouzoubâa et qui est devenue aujourd'hui un des plus gros acteurs du secteur marocain du BTP. Le dossier serait actuellement à l'étude chez l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC). Pour rappel, TGCC avait déjà ouvert son capital, en 2018, au fonds Mediterrania Capital Partners (MCP) qui avait investi 550 millions de dirhams.