Le président ivoirien Alassane Ouattara a fait signer le 9 août une « charte d'éthique » aux membres du nouveau gouvernement. Cette mesure est destinée à redonner de la crédibilité à la Côte d'Ivoire et d'instaurer la bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques. Le nouvel homme fort de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, veut assainir la gestion des affaires publiques. Quatre mois après sa prise de pouvoir dans des circonstances particulièrement tendues, le président ivoirien entend mettre les bouchées doubles pour ramener son pays dans la sphère des «Etats phares» du continent africain. Et pour ce faire, Alassane Ouattara a fait signer le 9 août une «charte d'éthique» aux membres de son gouvernement. «Notre pays a souffert pendant trop longtemps de pratiques illicites qui ont porté atteinte à la crédibilité de notre gouvernement. La corruption, la course effrénée à l'enrichissement illicite, le népotisme et les détournements en tous genres ont été érigés en mode de gestion», a déclaré le chef d'Etat ivoirien. Cette «charte d'éthique» va permettre au pays de retrouver sa crédibilité et toute sa confiance selon les autorités ivoiriennes. L'économie de cet Etat ouest- africain qui, jadis était le poumon de la sous-région, est à genoux depuis plus d'une décennie. La crise post-électorale qui a secoué la Côte d'Ivoire pendant quatre mois n'a fait qu'empirer la situation puisque les investisseurs étrangers ont fui le pays. La politique du nouveau gouvernement vise donc à séduire les bailleurs de fonds afin de drainer des capitaux pour la reconstruction économique du pays. Pour rappel, le président ivoirien Alassane Ouattara a été reçu fin juillet par son homologue américain Barack Obama à la Maison- Blanche pour évoquer les questions de bonne gouvernance et de démocratie. L'adoption d'une charte d'éthique par le nouveau gouvernement après cette rencontre reflète sans équivoque la nature des discussions qui ont prévalu à Washington. Par ailleurs, douze proches de l'ex-président déchu Laurent Gbagbo ont été inculpés «d'atteinte à la défense nationale, et de complot contre l'autorité de l'Etat». Il s'agit notamment de Michel Gbagbo, le fils aîné de l'ancien chef d'Etat, de Pascal Affi N'guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI) et de dix autres personnes proches du camp Gbagbo. Au total, 40 personnes appartenant à l'ancien régime sont poursuivies par la justice ivoirienne. Laurent Gbagbo est, quant à lui, toujours maintenu en résidence surveillée à Khorogo dans le nord du pays.