Alassane Ouattara, a prêté serment, devenant ainsi le quatrième président de la République de Côte d'Ivoire. Laurent Gbagbo a pour sa part été auditionné par la justice ivoirienne. Le 6 mai 2011, Alassane Ouattara est officiellement devenu le quatrième président de la République de Côte d'Ivoire. Moins d'un mois après l'arrestation de l'ex-président Laurent Gbagbo, les autorités ivoiriennes ont finalement décidé de lui donner toute légitimité. Il a prêté serment au Palais de la présidence, sis au quartier Plateau d'Abidjan. Devant Paul Yao N'dré, le président du Conseil constitutionnel, Alassane Ouattara a juré de respecter à la lettre la Constitution. Pour rappel, Paul Yao N'dré est celui qui avait proclamé, il y a cinq mois, la victoire de Laurent Gbagbo au scrutin du 28 novembre 2010, déclenchant ainsi la plus grave crise de l'histoire du pays. « Devant le peuple souverain de Côte d'Ivoire, je jure solennellement et sur l'honneur, de respecter et de défendre fidèlement la Constitution, de protéger les droits et libertés des citoyens et de remplir les devoirs de ma charge, dans l'intérêt supérieur de la nation », a déclaré le nouveau président. « Que le peuple me retire sa confiance et que je subisse la rigueur des lois, si je trahis mon serment ». Alassane Ouattara Ces paroles peuvent paraître banales, mais compte-tenu de l'issue qu'a connue la crise post-électorale, notamment avec l'implication de l'armée française, c'est un événement majeur. Car cela veut dire que le peuple ivoirien accorde dorénavant sa confiance au nouveau président, qui était perçu, jusqu'alors, comme l'homme des puissances étrangères. « Que le peuple me retire sa confiance et que je subisse la rigueur des lois, si je trahis mon serment », a ajouté Alassane Ouattara. Des mots lourds de sens, surtout au moment où la réconciliation nationale peine à trouver son chemin. Pour justifier sa volte-face, le président du Conseil constitutionnel a avoué s'être finalement conformé à la décision de l'Union africaine, qui a reconnu Alassane Ouattara comme président élu de la Côte d'Ivoire. Pour le nouveau chef de l'Etat, la décision de Paul Yao N'dre est salutaire et « ôte tout doute au sujet du résultat du scrutin ». « C'est le début d'une nouvelle ère de réconciliation et d'union », a affirmé Alassane Ouattara. Après deux reports, Laurent Gbagbo a finalement été auditionné par le procureur de la République d'Abidjan, Simplice Koffi, samedi 7 mai, dans sa résidence surveillée de Korhogo, sans ses avocats. Ces derniers, notamment Jacques Vergès et Marcel Ceccaldi, ayant été refoulés la veille à l'aéroport international d'Abidjan, pour des raisons de visa. Mais pour le moment, il ne s'agit que d'une enquête préliminaire, aucune charge n'étant encore retenue contre Gbagbo. Néanmoins, après ces auditions préliminaires, il pourrait être accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat, de détournement de deniers publics et d'assassinat, révèle une source proche du gouvernement. Somani Roland Amoussou (stagiaire)