Rien ne va plus entre les professionnels de la pêche à Agadir et l'Agence nationale des ports (ANP), à en croire les opérateurs qui ont assisté, au milieu de semaine dernière, à l'assemblée générale de la Chambre des pêches maritimes de l'Atlantique-centre Agadir. Une nouvelle fois, les opérateurs ont fait mention de l'absence régulière de l'ANP aux rencontres organisées par la Chambre des pêches maritimes et ont demandé la convocation d'une assemblée extraordinaire dédiée à l'étude des rapports entre les professionnels et cet organisme. À l'origine de cette relation agitée, des dysfonctionnements, liés essentiellement à la désorganisation au niveau de l'enceinte portuaire et aux prix exorbitants du loyer, qui ont grimpé, selon les professionnels, de 6 à 60 DH le m2, soit une multiplication par 10. Autre source de conflit, l'application de la taxe sur le stationnement des bateaux, immobilisés depuis plus de cinq mois dans l'enceinte portuaire. De l'avis des professionnels, «il est indispensable de faire la distinction entre les bateaux techniquement aptes à exercer l'activité de la pêche et ceux qui représentent un danger soit à l'exercice de l'activité, soit au stationnement». Les professionnels ont ainsi appelé à la convocation sur place des propriétaires des bateaux (au lieu de l'envoi de mises en demeure) de façon à ce qu'ils soient présents devant la commission, lors de la rédaction des procès verbaux à soumettre au comité statuant sur la situation des bateaux concernés. L'autre point évoqué est celui de la réparation navale et du carénage des bateaux. Dans ce sens, les professionnels attendent l'aboutissement de l'appel d'offres lancé pour la 4e fois (dont la dernière par l'ANP au mois de mars 2010) pour l'octroi d'une concession pour le financement, l'aménagement, l'équipement, l'exploitation et la maintenance du chantier naval au niveau de la darse du port d'Agadir. Toujours selon les professionnels, «la darse pour élévateur à bateaux, dans sa configuration actuelle, est dans un état lamentable. Elle est mal équipée et pose des problèmes, tant au niveau du retard accusé pour l'entretien des bateaux, qu'à celui du délai imparti pour la reprise de l'activité». Côté ONP cette fois-ci, le mode actuel de commercialisation, notamment l'exigence de transiter par les halles aux poissons pour le segment côtier et artisanal est toujours abordé par les professionnels. À l'opposé de la pêche hauturière qui commercialise directement ses captures, les pêches côtières et artisanales transitent obligatoirement par les halles aux poissons, chose qui affecte l'activité de ces deux segments et porte atteinte à la concurrence, notamment l'article 54 de la loi n°06-99 sur la liberté des prix, qui exclut l'obligation de transiter par les halles aux poissons. S'agissant de la délégation régionale de la pêche, les professionnels du segment artisanal ont contesté l'insuffisance de l'effectif octroyé à la délégation d'Agadir avec un quota de 20 kg pour chaque barque, alors que dans d'autres régions, l'administration tolère des quantités dépassant les 60 kg. Les professionnels ont appelé à l'augmentation du quota en fonction de l'historique des quantités débarquées. Concernant le programme Ibhar II et depuis le dépôt du premier dossier au niveau de la délégation des pêches d'Agadir en mai dernier, aucune subvention n'a été encore accordée. En cause, la lenteur dans le traitement des dossiers et le déblocage des subventions, qui ne devrait en principe pas dépasser 1 mois, à compter de la date de remise des dossiers. Il est donc indispensable pour la réussite du programme que les délégations affectent les ressources humaines suffisantes ou simplifient leurs procédures de déblocage des subventions.