Le trafic de cocaïne reste un problème majeur en Afrique du Nord et de l'Ouest. Le tout juste publié Rapport annuel de l'OICS pour 2019 affirme que plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest ont signalé des saisies records de cocaïne en provenance d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale, à destination de l'Europe. Une donne qui révèle l'existence de nouvelles routes de cette drogue, accompagnée par la création de nouveaux marchés illégaux dans les pays de passage. Selon l'Organisation onusienne, ce trafic contribue à l'instabilité observée dans certains pays d'Afrique de l'Ouest, où de nombreuses régions sont confrontées au problème croissant que posent la fabrication illicite et l'abus de « Tramadol » (opioïde de synthèse non placé sous contrôle international)). Et sur l'ensemble du continent, les pays d'Afrique du Nord et d'Afrique Centrale continuent de signaler d'importantes saisies de « Tramadol » fabriqué illicitement, dont les dosages excèdent largement les normes. Le rapport revient notamment sur le cas du Nigéria, dont le gouvernement a publié sa toute première enquête sur l'usage de drogues, et rendant compte pour la première fois de la situation en matière d'usage de drogues dans le pays. « 14,4 % des personnes âgées de 15 à 64 ans avaient pris des drogues au cours de l'année écoulée, et 10,8 % avaient consommé du cannabis au cours de la même période« , souligne le document. La plupart des pays d'Afrique ne procèdent pas à la collecte systématique de données sur l'usage de drogues, ou sur la disponibilité des substances soumises à contrôle qui sont destinées à des fins médicales. L'instance onusienne leur recommande de mettre en place des systèmes et des procédures à cet effet. S'agissant du rôle des gouvernements, l'OICS engage les gouvernements à investir dans des systèmes complets de collecte et de communication de données épidémiologiques afin de suivre l'évolution des tendances concernant l'usage de substances psychoactives chez les jeunes. Ils devraient aussi, d'après l'Organe, élaborer des stratégies nationales de lutte contre la drogue et des politiques de santé publique. Les stratégies de traitement et de prévention destinées aux jeunes devraient en outre être mises en oeuvre le plus efficacement possible. Le rapport annuel indique à cet effet que les décideurs et le public sont souvent très sensibilisés à l'usage et à l'abus de substances chez les jeunes. Cependant, les stratégies de prévention et de traitement fondées sur des données probantes qui sont actuellement disponibles restent méconnues. l'OICS souligne qu'il importe que les gouvernements s'appuient sur les constatations qui y sont faites, ainsi que sur celles des rapports précédents, et qu'ils élaborent des politiques reposant sur les meilleures études et preuves disponibles plutột que sur des expériences ou convictions personnelles. Selon le rapport, les gouvernements devraient améliorer et étendre la formation des professionnels au niveau national et renoncer aux initiatives isolées, alors que des dirigeants devraient plutôt favoriser le développement de connaissances basées sur les faits et promouvoir des outils et des systèmes de certification professionnelle fondés sur des données probantes, afin de soutenir les praticiens dans leurs activités de planification et de prise de décisions. Par rapport aux très recommandables services de prévention primaire et de traitement, l'OICS suggère la mise en place de Centres expressément chargés de la coordination, et qu'ils soient adaptés aux besoins des jeunes. Une attention particulière devrait être accordée à toutes les pratiques de prévention de l'abus de drogues : éducation, dépistage et prévention précoces, traitement, ainsi que réadaptation et réinsertion sociale.