Après la Turquie, puis l'Egypte, c'est désormais notre principal partenaire commercial, l'Union Européenne, qui se met à tordre les principes des accords de libre-échange et à manipuler les règles du jeu a n de désavantager les exportateurs marocains. C'est ainsi que le 14 mars, la Commission Européenne a imposé des droits compensateurs définitifs allant de 5,6% à 31,45% sur les jantes en aluminium marocaines sur la base d'une plainte de l'Association des fabricants européens de roues (EUWA). Ces droits s'élèvent à 31,45% pour la société DikaMoroccoAfrica et à 5,60% pour la société Hands8. La Commission a estimé que ces industriels profitaient de subventions qui faussaient la concurrence, au détriment de l'industrie européenne, notamment à travers les incitations fiscales des zones d'accélération industrielle, les facilités de crédit bancaire et les divers mécanismes de soutien, dont le Fonds Hassan II. Cette sanction aura des répercussions particulièrement néfastes sur un secteur qui a bénéficié, ces dernières années, d'investissements massifs en provenance de plusieurs pays, dont la Corée du Sud et la Chine, deux contrées qui visent le marché européen. Plusieurs projets ont déjà été ralentis ou ajournés, et une usine, dont l'annonce était imminente, aurait même été délocalisée à la dernière minute au Portugal en raison de l'imposition de ces droits. On constate une fois de plus toute la per die de l'Union Européenne, qui n'hésite pas à mener une guerre économique dès que ses intérêts sont en jeu ou que le Maroc tente de rééquilibrer une balance commerciale largement défavorable. Il y a à peine quelques mois, sous la pression des agriculteurs européens, l'accord agricole entre les deux partenaires avait été remis en cause, sous le prétexte qu'il contrevenait au droit international en incluant le Sahara marocain. Le gouvernement marocain a déjà annoncé qu'il envisageait des mesures de rétorsion contre l'UE, qui devraient non seulement être à la hauteur de cette attaque contre notre tissu industriel, mais aussi su samment dissuasives pour mettre un coup d'arrêt à ces abus. Car après la pêche, l'agriculture et les jantes en aluminium, qui peut garantir que demain ce ne seront pas les exportations d'automobiles ou des phosphates qui seront dans le viseur ?