En réaction à la surtaxe imposée par la Commission européenne sur les jantes en aluminium marocaines, le gouvernement a dénoncé, par la voix de son port parole, la logique sélective de l'Union européenne dans son partenariat avec le Maroc. Détails. La récente décision de la Commission européenne de taxer davantage les jantes en aluminium produites au Maroc est très mal accueillie. Le gouvernement ne compte pas rester les bras croisés et durcit le ton contre l'UE. Interrogé sur ce sujet lors du point de presse tenu en marge du Conseil de gouvernement, le porte-parole de l'Exécutif, Mustapha Baitas, a critiqué l'attitude européenne. "Le partenariat avec l'Union européenne est globale et ne saurait être soumis à une logique sélective", a-t-il martelé, rappelant que le gouvernement rejette en bloc la surtaxe décidée par la Commission européenne. Le ministre a fait part de la prédisposition de l'Exécutif à prendre toutes les mesures qu'il juge nécessaires pour répondre à ce problème. Pour rappel, la commission européenne a imposé, en vertu du règlement d'exécution n°500/2025, des droits compensateurs définitifs allant de 5,6% à 31,45% sur les jantes en aluminium marocaines sur la base d'une plainte de l'Association des fabricants européens de roues (EUWA). Ces droits s'élèvent à 31,45% pour la société Dika Morocco Africa et à 5,60% pour la société Hands8 Dex La commission a argué de la concurrence déloyale pour justifier cette surtaxe qui serait, à ses yeux, préjudiciable à l'industrie européenne au sens où les sociétés ciblées bénéficieraient de subventions de l'Etat marocain et de la Chine. Il s'agit d'une des conclusions de l'enquête initiée, le 16 février 2024, par la commission européenne suite à la plainte de l'EUWA. En gros, la Commission européenne a estimé que les industriels ciblés bénéficieraient de plusieurs subventions à travers les incitations fiscales appliquées dans les zones d'accélération industrielle, les facilités de crédit bancaire et les multiples fonds de soutien à l'industrie, dont le Fonds Hassan II. Le ministère de l'Industrie, qui a répondu aux griefs pendant l'enquête, a décidé de faire recours de la décision européenne pour défendre les sociétés pénalisées qui ont fait le choix d'investir au Maroc. Le ministère de tutelle estime que le plan d'accompagnement des investisseurs étrangers n'est nullement attentatoire aux règlements de l'OMC. Dans les cercles des initiés, cette mesure est perçue comme une forme de guerre commerciale qui ne dit pas son nom et une façon de cibler la stratégie d'industrialisation du Royaume et son succès dans le secteur automobile.