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L'ancien chef du renseignement espagnol : le Maroc ne renoncera pas à ses revendications sur Ceuta et Melilla, tout comme l'Espagne ne renoncera pas à Gibraltar
Dans une interview accordée au journal espagnol La Razón, Jorge Dezcallar, ancien directeur du Centre National de Renseignement espagnol (CNI) et ancien ambassadeur d'Espagne au Maroc et aux Etats-Unis, a affirmé que les revendications marocaines concernant les villes occupées de Ceuta et Melilla "ne disparaîtront pas", soulignant que Rabat continuera à exercer des pressions sur ce dossier à l'avenir. Dezcallar a déclaré : "Le Maroc ne renoncera jamais à ses revendications sur Ceuta et Melilla, tout comme l'Espagne ne renoncera pas à Gibraltar. Il s'agit d'une stratégie à long terme : à certaines périodes, Rabat intensifie ses revendications, et à d'autres, elle réduit les tensions, mais la question ne sera jamais clôturée." Malgré l'amélioration des relations diplomatiques entre Madrid et Rabat, Dezcallar a affirmé qu'une partie de la stratégie marocaine vise à fragiliser la situation économique des deux villes occupées. Il a expliqué : "Le Maroc suit une politique visant à réduire la dépendance économique à l'égard de Ceuta et Melilla, en transférant les activités commerciales vers d'autres villes marocaines comme Tanger et Nador. C'est une stratégie à long terme, et non une simple décision passagère." L'ancien responsable du renseignement a également souligné que le gouvernement espagnol n'a pas tiré profit de son soutien à la proposition d'autonomie pour le Sahara occidental, n'ayant reçu jusqu'à présent aucune garantie claire de la part du Maroc concernant l'ouverture des frontières ou l'allègement des pressions sur les deux villes. Il a déclaré : "Le dossier de Ceuta et Melilla aurait dû faire partie des négociations avant d'annoncer le soutien à la proposition d'autonomie, mais le gouvernement espagnol n'a rien obtenu en échange." Concernant la coopération en matière de renseignement entre les deux pays, Dezcallar a affirmé que les relations sécuritaires sont restées solides malgré les crises diplomatiques. Il a souligné que la coordination entre les services de renseignement marocains et espagnols s'est poursuivie même dans les moments les plus difficiles, comme lors de la crise de l'îlot Persil (Leila) en 2002. Il a ajouté : "La coopération dans la lutte contre le terrorisme et la gestion des menaces sécuritaires restera une priorité pour les deux pays, quelles que soient les divergences politiques." Dezcallar a également abordé les tensions croissantes entre le Maroc et l'Algérie, notant que les deux pays s'engagent dans une course aux armements accélérée, avec le Maroc acquérant des équipements militaires avancés auprès des Etats-Unis, de la France et d'Israël, tandis que l'Algérie s'appuie sur le soutien russe et chinois. Il a toutefois mis en garde contre un retard de l'Espagne dans le renforcement de ses capacités de défense, déclarant : "Alors que nos voisins renforcent leurs arsenaux militaires, l'Espagne reste à la traîne dans l'accomplissement de ses engagements en matière de défense." En évaluant la situation diplomatique de l'Espagne, Dezcallar a critiqué la politique du gouvernement actuel, estimant qu'elle a affaibli la position du pays sur la scène internationale. Il a souligné que Madrid s'est retrouvée en conflit avec plusieurs pays, dont le Mexique, le Venezuela, Israël, l'Algérie et l'Argentine. Il a expliqué : "Je n'ai jamais vu l'Espagne confrontée à autant de crises diplomatiques simultanément. Lorsque le ministre des Affaires étrangères se préoccupe de promouvoir la langue catalane en Europe au lieu de se concentrer sur les enjeux stratégiques, cela reflète un véritable chaos diplomatique ».