Le Maroc a signalé, en 2018, les plus grosses saisies de cannabis et de résine de cannabis du continent africain, a indiqué la semaine dernière l'organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) relevant de l'ONU, dans son rapport mondial. Ainsi, 72 tonnes de résine de cannabis et 252 tonnes de Maajoun ont été saisies. L'organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), relevant des Nations unies, a publié la semaine dernière son rapport annuel au titre de l'année 2019. Un document qui cite le Maroc à plusieurs reprises. Ainsi, ses rédacteurs mettent en avant la Stratégie nationale multisectorielle de prévention et de contrôle des maladies non transmissibles pour la période 2019-2029. Un document qui porte «sur un grand nombre d'affections non transmissibles» et «contient plusieurs mesures visant à surveiller les conséquences sanitaires de l'usage de drogues dans le pays et à y remédier». Pour l'OICS, cette stratégie promeut aussi «l'adoption d'approches axées sur la santé pour aider les personnes qui font abus de drogues». Alors que plus de 31 millions d'usagers de drogues souffrent de troubles liés à cet usage, dont beaucoup sont des jeunes, le rapport scrute les saisies effectuées par les autorités de plusieurs pays pour y faire face. «Si le cannabis est cultivé illicitement dans de nombreux pays africains, la tendance des années précédentes s'est maintenue, puisque ce sont de nouveau le Maroc et le Nigéria qui ont signalé les plus grosses saisies de cannabis et de résine de cannabis de la région», écrit le rapport. En effet, le Maroc a annoncé en 2018 la saisie de près de 72 tonnes de résine de cannabis et de 252 tonnes de Maajoun ; produit «composé essentiellement de cannabis mais qui peut également contenir d'autres drogues, ainsi que des graines de pavot et d'autres éléments comestibles». Le rapport donne également des chiffres pour l'année dernière. «En juin 2019, les autorités marocaines ont indiqué avoir saisi 12 tonnes de cannabis et 800 kg de résine. Une autre opération menée deux semaines plus tard a permis de saisir 600 kg de cannabis découverts dans des canalisations à Taghbalt», ajoute-t-on. Un constat qui rejoint celui formulé par l'OICS l'année dernière, le Maroc ayant également été le pays ayant signalé les plus grandes saisies en 2017. Cocaïne, tramadol, MDMA et jeunesse Le Maroc a également entrepris des efforts ayant conduit, en 2018, à la saisie de «45 millions de comprimés de tramadol» ainsi que «plus d'un million de comprimés de MDMA». En 2018 également, le Maroc a réalisé la plus importante saisie de cocaïne avec 1,7 tonne, suivi par l'Algérie (672 kg) et l'Angola (près de 500 kg), explique le rapport. Et de souligner que le trafic de cette drogue a récemment été associé aux activités de nombreux groupes criminels organisés, notamment du Maroc, en allusion notamment à la Mocro-Maffia. Le Rapport mondial sur les drogues de cette année met l'accent sur les jeunes. «L'usage de drogues a des incidences économiques et sociales considérables sur les pays, les familles et les communautés, en particulier sur les perspectives d'avenir des jeunes», alerte-t-il, estimant que la situation appelle à des efforts renouvelés en faveur de la prévention de l'usage de substances et du traitement des troubles liés à cet usage. Le document plaide pour l'amélioration des services de prévention et de traitement de l'usage de drogues destinés aux jeunes, l'élaboration des systèmes nationaux de collecte de données sur la consommation de drogues, et la mise au point des initiatives de renforcement des capacités dans le domaine de la prévention et du traitement de l'usage de drogues. L'OICS recommande aussi de mettre en œuvre, à l'intention des jeunes, des programmes de prévention fondés sur des données factuelles et comprenant une large gamme d'interventions dans les familles, les écoles et les collectivités, d'encourager le dépistage et les interventions précoces et de mettre en place des interventions spécifiques pour prévenir l'apparition de troubles liés à l'usage de substances, entre autres.