Oudghiri observa un petit silence, puis répondit : - Mais personne - Non mais Oudghiri ne saisit rien de ce qui sest dit par la suite, mais comprit quil venait de commettre une véritable gaffe. Benjelloun partit en effet dans un monologue sans fin. Pendant 3 minutes qui parurent une éternité, il gesticulait, criait, le visage complètement défiguré, mais en réalité aucun son narrivait à sortir de sa bouche. En fait, il semblait suffoquer devant lair interloqué de Oudghiri. Ce dernier commençait à paniquer, dès lors quil comprit que Benjelloun était en train de piquer une crise. Sa respiration devenait en effet de plus en plus saccadée et, soudain, il abattit violemment sa main sur la jolie table-basse en verre, laquelle vola en éclats. Les gâteaux délicieux qui ornaient ce qui nest plus quun amas de tessons séparpillèrent dans tout le salon, tandis quaccourait le majordome. Benjelloun, les yeux vitreux, saffala net sur le fauteuil. Oudghiri resta coi, incapable de réagir. Cest le majordome qui le sortit de sa torpeur. Lui, savait visiblement quoi faire. Il a eu droit à pratiquement la même scène quelques années auparavant, à lissue dun coup de fil reçu par Benjelloun. Calme, très flegmatique, impassible même, il ne faut néanmoins pas toucher son égo, son amour propre. Car sil laisse sa colère sépancher, il fait des dégâts. Le majordome rassura quelque peu Oudghiri et soccupa de Benjelloun. Ce dernier retrouvait petit à petit une respiration normale, mais semblait être tombé dans un profond sommeil. Ne sachant plus quoi faire, Oudghiri séclipsa. Les jours qui suivirent, les deux hommes ne se parlèrent guère. Oudghiri nosa pas lappeler, de peur de sa réaction. La proposition de Oudghiri lui était tellement restée de travers que Benjelloun choisit de ne pas lébruiter. Il nen parla à personne. A son Conseil dadministration, Oudghiri rapporta cette fameuse rencontre en ces termes : - Il na dit ni oui ni non. Il était ivre de rage et est tombé dans les pommes. Jai donc compris sa réponse. Les autres potes de la bande commençaient néanmoins à sétonner de ne plus arriver à se rencontrer depuis quelques semaines. Benjelloun ne semblait plus disposé à les accueillir chez lui. Et quand, dans le hasard des conversations, le nom de Oudghiri sortait, il faisait mine de ne pas entendre. Il navait pas encore digéré. Et presquun mois après les faits, le marché commença à se faire écho, avec insistance, dun éventuel rapprochement entre la BMCE et BCM. Une rumeur très persistante qui poussa Omary à demander de plus amples informations à ce sujet : - Cher ami, nécoute pas ces rumeurs. Je te tiendrai au courant très bientôt, rétorqua Benjelloun, avant de prendre congé. Quelques jours plus tard, à leur grande surprise, Ohtman Benjelloun convia toute la bande. Il avait visiblement quelque chose dimportant à leur dire (à suivre)