Des filiales leaders dans leur domaine dactivité respectif : cétait lambition de Oudghiri. Le concept de «champions nationaux» était né. Pas seulement dans lesprit de Oudghiri, mais cétait devenu une réalité quelques mois plus tard. La naissance du nouveau groupe Attijariwafa bank a eu, en effet, pour corollaire lémergence de filiales puissantes qui avaient pignon sur rue dans leur domaine. Oudghiri concrétisait ainsi lune de ses ambitions-phares, mettant sur pied un groupe multimétier qui supplantait celui de Benjelloun, quand bien même ce dernier poursuivait intelligemment sa stratégie de croissance. Il était fier de sa réussite. Au point quil commençait à snober ses «amis» banquiers. Il répondait de plus en plus rarement aux invitations de Benjelloun, mais ne pouvait définitivement couper les ponts. Cest ainsi quun soir, toute la bande se retrouva. Cela faisait bien longtemps quil ny avait aucun absent. Comme à son habitude, Oudghiri était le dernier à débarquer. Il ne sexcusa point de son retard et prit encore moins la peine de donner la main. - Salut tout le monde, se contenta-t-il de dire tout en sasseyant. Seul Omary prit la peine de répondre. Les autres observèrent un silence qui en disait long sur leur agacement. Oudghiri se tourna alors vers Benjelloun : - Vieux père, cest comment ? - Salut champion, on fait aller, répondit Benjelloun tout en souriant. - Tu sais, je suis trop pris ces temps-ci; cest la raison pour laquelle je déclinais tes invitations. Jai tellement de choses à faire. Tu dois savoir que ce nest pas facile de diriger une grosse structure comme Attijariwafa bank. Je dois veiller au grain et tout gérer. - Je sais cher ami. Mais comme tu es bosseur, je suis sûr que tu vas y arriver. - Jespère bien. Sinon, dit-il ironiquement en se retournant vers Bennani, quest-ce que tu deviens ? Cela fait quoi derrer sur le pont de la retraite ? Bennani prit bien quelques secondes avant de réagir. - Je tem , dit-il sèchement. Les autres éclatèrent de rire. Même Benjelloun ne put sen empêcher. - Ya foy !, enchaîna Oudghiri, ça cest la réponse des faibles. - Bon stop !, coupa Benjelloun. Pas de disputes aujourdhui ! Champion, tu le laisses tranquille. Je ne comprends pas pourquoi tu aimes provoquer les gens comme ça. - Mais non, cétait juste pour rire. Je ne mattendais pas à ce quil peste de cette manière. De son côté, Omary était pris dun fou rire. Il ne pouvait se retenir, malgré tout le respect quil vouait à Bennani. Lambiance était quand même bon enfant, malgré laccrochage entre Bennani et Oudghiri. Ce dernier était, quant à lui, fier de se voir appeler Champion, surtout de la part de Benjelloun. Il en jubilait intérieurement et se disait que cétait la preuve de sa réussite. Il fut tiré de ses pensées par Alami. - Tas vu le film «Le champion» ?, dit ce dernier. - Non, répondit Oudghiri. - Cest un vieux film, mais je te conseille de le voir (à suivre)