Un lourd silence sensuivit. Oudghiri avait la mine déconfite. Il était devenu tout rouge. Donc, se disait-il intérieurement, il était devenu persona non grata au sein de la société. Comment a-t-il pu en arriver là ? Qua-t-il commis comme impair dans sa manière de diriger Attijariwafa bank ? Il semblait pourtant en pleine réussite. La banque prospérait, grandissait, se développait à linternational. Tout marchait comme sur des roulettes. Il fut tiré de ses pensées par Bennani qui narrivait visiblement pas à avoir de la compassion pour son confrère. - Ce nest pas que je taie sur le dos, mais tu mérites bien tout ce qui tarrive aujourdhui. Nest-ce pas toi qui te glorifiais davoir pris la place de Alami ? Nest-ce pas toi qui jubilais de mavoir prématurément mis à la retraite ? Il ne faut jamais se moquer de celui qui se noie tant que tu nas pas traversé la rivière. Ce sont tes «amis» africains qui le disent. Nous tavions également suggéré de regarder le film «Le champions». Si tu avais vu, ne serait-ce que la fin du film, tu aurais compris le message que nous avions voulu faire passer. Mais comme toujours, tu ne tiens jamais compte de ce que les autres disent. Trop imbu de ta personne. Tu sais, ce qui nous est arrivé, Alami et moi, nest pas vraiment trop grave : nous étions au seuil de notre retraite et navions plus rien à prouver dans le milieu bancaire. Par contre toi, tu es encore jeune et tas plein de choses à prouver. Tas grandi trop vite alors que tes jambes sont encore fragiles. Ta chute sera terrible, car je ne vois pas, après être passé par Attijariwafa bank, où est-ce que tu peux atterrir. A moins de texiler dans un autre pays. Mais quand on est «chassé» du pouvoir, il est bien difficile de se vendre à bon prix. - Tas fini ton monologue ?, coupa net Oudghiri. De toute façon, je ne mattendais pas à dautres propos de ta part. Tu ne me surprends guère. - Bon, intervint Benjelloun, on se calme. Quest-ce que tu comptes faire maintenant ? Tas déjà pensé à laprès Attijariwafa bank ? - Non, pas vraiment. Tout est arrivé tellement vite. - Penses-y alors dès à présent, car ils nont plus besoin de toi et tu devras partir. - Jen suis maintenant convaincu. Mais je vais attendre de voir comment ça va se passer dans les prochaines semaines. (à suivre)