Un journaliste du quotidien francophone algérien Liberté a été écroué mardi 14 septembre au soir pour «appartenance à une organisation terroriste» et «diffusion de fausses informations», ont indiqué une association de défense des détenus et un avocat. Mohamed Mouloudj a été «placé sous mandat de dépôt» par un juge d'instruction du tribunal de Sidi Mhamed, Alger, selon le Comité nationale pour la libération des détenus (CNLD). Le journaliste est poursuivi pour «atteinte à l'unité nationale, appartenance à une organisation terroriste et diffusion de fausses informations», a précisé l'avocat Abdelghani Badi sur Facebook. Il avait été arrêté dimanche et son domicile perquisitionné, selon la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH). Six autres personnes, arrêtées pour la même affaire, ont également été placées en détention provisoire après avoir été entendues par le juge d'instruction, a précisé le CNLD, Lundi soir, la gendarmerie avait annoncé l'arrestation de 16 membres présumés du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), un groupe séparatiste considéré comme terroriste par les autorités. Parmi les personnes arrêtées figure un journaliste dont l'identité n'a pas été dévoilée. Les arrestations se sont tenues dans le cadre des enquêtes sur les feux de forêt survenus en août en Kabylie et le lynchage à mort de Djamel Bensmail, soupçonné à tort de pyromanie dans cette région du nord-est. Un autre journaliste algérien, Hassan Bouras, arrêté le 6 septembre, a été formellement placé en détention provisoire dimanche, notamment pour «apologie du terrorisme», selon ses avocats. L'Algérie occupe la 146e place sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse de l'organisation Reporters sans frontières (RSF). Selon le CNLD, environ 200 personnes sont en prison en lien avec le mouvement de protestation pro-démocratie Hirak qui secoue le pays sporadiquement depuis 2019.