Walid Nekkiche, arrêté fin novembre 2019 au cours d'une manifestation du Hirak, était notamment poursuivi pour «complot contre l'Etat». Un étudiant contestaire algérien, Walid Nekkiche, accusé notamment de «complot contre l'Etat», a été condamné dans la nuit de lundi 1er à mardi 2 février à six mois de prison ferme, a indiqué le Comité national de libération des détenus (CNLD) sur sa page Facebook. En détention préventive depuis plus d'un an, M. Nekkiche, devrait recouvrer sa liberté à l'issue du jugement. Le procureur du tribunal de Dar El-Beida à Alger avait requis lundi la réclusion à perpétuité contre l'étudiant, qui était poursuivi pour «complot contre l'Etat», «atteinte à l'intégrité du territoire national» et «incitation de la population à prendre les armes», des chefs d'accusation très graves. Originaire de Tizi Ouzou, en Kabylie, il était accusé d'appartenir au Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), une organisation séparatiste illégale, selon des médias algériens. Il a été condamné à une peine de six mois de prison pour «distribution et possession de tracts pour porter atteinte à l'intérêt du pays», selon le CNLD, une association de soutien aux détenus d'opinion en Algérie. «Agressé sexuellement» Walid Nekkiche avait été arrêté le 26 novembre 2019 à Alger lors d'une marche hebdomadaire des étudiants du «Hirak», le mouvement de protestation populaire né en février 2019. Durant le procès, qui s'était ouvert lundi matin, le jeune homme a affirmé avoir été « agressé sexuellement, physiquement et verbalement par les services de sécurité lors de son interrogatoire », a rapporté le CNLD. Son co-accusé, Kamel Bensaad, âgé de 43 ans et également originaire de Tizi Ouzou, a été acquitté. Il avait été arrêté le 26 novembre 2020. Le collectif de défense, constitué de plus d'une dizaine d'avocats, avait dénoncé «l'utilisation d'un arsenal d'articles répressifs» sur la base d'un «dossier vide». Le vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH), Saïd Salhi, s'est dit «soulagé» par la décision de justice, après avoir dénoncé le recours à la torture. Selon le CNLD, quelque 80 personnes sont actuellement emprisonnées en Algérie en lien avec les protestations du «Hirak» ou les libertés individuelles. Des poursuites fondées dans au moins 90 % des cas sur des publications critiques envers les autorités sur les réseaux sociaux.